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avec AFP / Crédits photo : Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Jeudi, le président de la mosquée de Pessac en Gironde a été interpellé dans le cadre d'une procédure d'expulsion, quelques jours après une décision de justice ouvrant pourtant la voie à sa régularisation. Le ministère de l'Intérieur lui reproche la diffusion sur les réseaux sociaux "d'une idéologie hostile aux valeurs et institutions de la République française".

Le président de la mosquée de Pessac en Gironde, de nationalité nigérienne, a été interpellé jeudi matin dans le cadre d'une procédure d'expulsion, quelques jours après une décision de justice ouvrant pourtant la voie à sa régularisation, a-t-on appris auprès de son avocat.

Abdourahmane Ridouane, qui dirige la mosquée Al Farouk de Pessac, située en banlieue de Bordeaux et considérée comme "d"obédience salafiste" par les autorités, a été interpellé chez lui vers 06h30 jeudi, a indiqué à l'AFP son avocat Me Sefen Guez Guez.

Un arrêté ministériel d'expulsion publié lundi

Le passeport nigérien du quinquagénaire n'a pas été retrouvé par les policiers qui ont perquisitionné le domicile de l'imam ainsi que la mosquée, a ajouté son conseil. L'opération a eu lieu dans le cadre d'un arrêté ministériel d'expulsion publié lundi, a confirmé une source proche du dossier.

Selon l'arrêté consulté par l'AFP, le ministère de l'Intérieur reproche à Abdourahmane Ridouane, déjà sous le coup d'une assignation à résidence durant la période des Jeux olympiques, la diffusion sur les réseaux sociaux "d'une idéologie hostile aux valeurs et institutions de la République française".

Les autorités l'accusent également "de publications à teneur antisémite et haineuse à l'encontre d'Israël et des juïfs", en relayant notamment, quatre jours après l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, un dessin de presse présentant l'organisation islamiste palestinienne comme un mouvement "d'autodéfense" et "dédouanant cette organisation de la dimension terroriste de son action".

Son avocat compte déposer un recours "en urgence"

La semaine dernière, le tribunal administratif de Bordeaux avait ordonné aux autorités de "réexaminer" la demande de renouvellement de titre de séjour de Abdourahmane Ridouane, restée sans réponse, et de lui délivrer un "récépissé" provisoire l'autorisant à travailler en France, selon la décision consultée par l'AFP.

En juin, une commission d'expulsion du tribunal judiciaire avait, de son côté, donné un avis consultatif défavorable concernant sa possible reconduite à la frontière. Pour Me Guez Guez, cette "nouvelle procédure s'assoit sur l'avis du tribunal judiciaire et la décision du tribunal administratif de Bordeaux". "L'État s'organise pour que l'opération soit menée à un rythme tellement rapide que le tribunal ne peut pas intervenir, c'est scandaleux", a ajouté l'avocat, qui compte déposer un recours "en urgence".

En 2022, des publications sur les réseaux sociaux avaient déjà conduit à une fermeture administrative de la mosquée de Pessac, finalement annulée par le tribunal administratif de Bordeaux puis le Conseil d'Etat.