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Jean-Luc Boujon (correspondant à Grenoble) / Crédit photo : LAURE BOYER / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Abdoul Diallo, l'homme soupçonné d'avoir tué par balles l'agent municipal grenoblois Lilian Dejean, se trouvait aux côtés de l'individu qui avait abattu en 2015 le jeune Luc Pouvain, 19 ans. Le frère de ce dernier se souvient parfaitement du profil d'Abdoul Diallo, entendu à l'époque comme témoin dans cette affaire.

Son passé judiciaire est lourd. Abdoul Diallo, l'individu soupçonné d'avoir abattu l'agent municipal Lilian Dejean dimanche dernier à Grenoble, est toujours activement recherché par les forces de police. Déjà condamné pour des vols, des violences et du trafic de stupéfiants, il est également mentionné dans une affaire datant de juin 2015. 

À Saint-Martin-d'Hères, dans la banlieue de Grenoble, une affaire défraie alors la chronique : le meurtre d'un jeune homme, Luc Pouvin, 19 ans, tué d'une balle dans le dos par un autre jeune posté sur un toit, alors qu'il circulait à scooter. Une balle tirée "par erreur", reconnaîtra le meurtrier lors de son procès. Mais le détail le plus intéressant dans cette affaire concerne l'homme qui accompagnait le tireur ce jour-là. Il s'agit d'Abdoul Diallo, l'homme mis en cause dans le meurtre de Lilian Dejean. 

"Un jeune au regard très noir" 

À l'époque, il n'est âgé que de 16 ans, mais il se trouve aux côtés du meurtrier sur le toit et a déjà, en sa possession, une arme. S'il n'a pas pris part activement au meurtre et ne sera donc pas considéré comme complice, il est tout de même entendu comme témoin lors du procès. Le frère de Luc Pouvin, Jimmy, a un souvenir très précis de lui. "Je me souviens très bien de son visage. C'était un jeune au regard très noir, très en colère. Comme si nous étions nous-mêmes les coupables. J'ai senti beaucoup de colère dans son regard et c'était très compliqué à vivre pour nous". 

 

Au micro d'Europe 1, il évoque sa réaction lorsqu'il découvre l'identité du meurtrier de Lilian Dejean. "Je me suis assis sur le canapé, je me suis dit 'ce n'est pas possible... La même personne, deux fois, mêlée à une affaire de meurtre...' Il faut l'attraper, on ne peut pas laisser quelqu'un comme ça en liberté. Personne ne peut tuer gratuitement comme ça. Nous, ça nous rassurera de le savoir derrière les barreaux. J'espère qu'on va l'attraper très très vite". Mais pour l'heure, le suspect reste introuvable, plus de 96 heures après les faits.