"La partie cachée de l’iceberg". Deux semaines après le début des émeutes en Nouvelle-Calédonie, les forces de l’ordre, déployées en nombre, continuent d’œuvrer au rétablissement de l’ordre. Au total, 3.500 policiers et gendarmes sont mobilisés sur le terrain dont une "task force police judiciaire", travaillant dans l’ombre, et dont l’objectif est d’identifier les personnes à l’origine ou ayant participé aux exactions.
"Appuyer les forces de police judiciaire"
La gendarmerie a ainsi projeté 55 militaires experts dans le numérique, dont trois experts du Centre national d'expertise numérique (CNENUM) du COMCYBER MI (commandement du ministère de l'Intérieur dans le cyberespace). "Une première" pour ce pôle créé en décembre 2023, comme le rappelle le général et chef du commandement du ministère de l’Intérieur dans le cyberespace, Christophe Husson.
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Ces experts ont été envoyés "pour appuyer les forces de police judiciaire sur tous les supports numériques retrouvés", comme les portables ou les appareils numériques utilisés par les émeutiers. L’objectif est d’"extraire les données de ces appareils retrouvés sur les barrages ou lors des perquisitions", a détaillé le général Christophe Husson au micro d’Europe 1, avant de poursuivre : "Cela peut être des images, des vidéos, ou encore des SMS". Des analyses réalisées sur place, grâce à la construction d’un laboratoire scientifique provisoire sur l’archipel, mais aussi en métropole où certains appareils vont être acheminés s’ils sont fortement dégradés.
Lutter contre les cyberattaques
Pour le général Christophe Husson, l’objectif est "d’identifier les émeutiers ainsi que ceux ayant appelé à la violence, notamment sur les réseaux sociaux ou sur les messageries cryptées, pour qu’ils répondent de leurs actes". Outre cette mission, les experts du COMCYBER MI ont aussi pour prérogatives de s’attaquer aux cyberattaques et d’identifier l’origine de celles-ci comme ce fut le cas mercredi dernier. Une attaque numérique d'une ampleur "inédite" avait alors mis hors ligne le principal fournisseur d'accès à Internet (FAI) de la collectivité, pendant plusieurs heures. Un travail de longue haleine pour ces militaires experts, et qui devraient rester en Nouvelle-Calédonie a minima plusieurs mois.