L'homme radicalisé soupçonné d'avoir tué deux Suédois dans un attentat lundi soir et qui a été abattu par la police mardi matin à Bruxelles a probablement agi en "loup solitaire", selon les autorités belges. Abdessalem Lassoued, un Tunisien de 45 ans, était en séjour irrégulier en Belgique après le rejet d'une demande d'asile en 2020 et visé par un ordre de quitter le territoire qui n'a jamais été exécuté.
Selon les informations d'Europe 1, il est arrivé à Lampedusa, une île au sud de l'Italie, en 2011. Un point commun avec les membres du commando des attentats du 13 novembre, qui ont pu également entrer sur le sol européen via les flux migratoires.
Le renseignement italien n'avait pas informé le renseignement français
Après son arrivée en Italie, Abdessalem Lassoued est parti en Suède où il a été expulsé du pays après avoir purgé une peine de prison entre 2012 et 2014. Il est alors retourné en Italie en 2016 où il était suivi par la Digos, les services de renseignement italiens. Il est alors repéré à Bologne pour sa radicalisation et ses connexions. Un retour qui attire l'attention du renseignement italien, qui note sa radicalisation et ses connexions. Le Tunisien ne cache alors plus sa volonté de faire le djihad et d'aller combattre les mécréants.
Or, selon les informations d'Europe 1, cette information n'a été transmise ni aux services français ou belges. "La personne ne fait l’objet d’aucune observation dans le domaine de compétence de la DGSI", peut-on lire dans une note du renseignement français que nous avons consultée et réalisée dans les heures qui ont suivi l'attentat de Bruxelles. De son côté, la DRM, le renseignement militaire écrit : "criblage négatif pour la DRM". Pour terminer, le renseignement douanier (la DNRD) le dit formellement : Abdessalem Lassoued "est inconnu des bases douanières".
En 2019, il demande l’asile à la Belgique. Une demande qui fût refusée en 2020, mais l’homme ne sera pas pour autant expulsé.