La cour d'appel de Paris a confirmé mardi le renvoi du rappeur Naps pour viol, devant la cour criminelle départementale, soupçonné d'avoir violé une jeune femme pendant son sommeil à l'automne 2021, a appris l'AFP de source judiciaire. La chambre de l'instruction de la cour d'appel l'a aussi maintenu sous contrôle judiciaire, a précisé la même source. "Naps se présentera à son procès en toute sérénité, avec le même état d'esprit qui était le sien pendant l'instruction", a assuré son avocat Nabil Boudi, contacté par l'AFP.
D'autres investigations visent également Naps
Le conseil avait fait appel de l'ordonnance rendue par un juge d'instruction en mai : le magistrat y ordonnait que l'auteur du tube "La kiffance", très suivi sur les réseaux sociaux avec un million d'abonnés à son compte Instagram, soit jugé pour viol. Cette affaire avait débuté par une plainte en octobre 2021. "Une jeune femme expliquait avoir passé la soirée de la veille dans un établissement du 9e arrondissement" de la capitale, puis "avoir été invitée avec des amies à la table du rappeur", selon le parquet de Paris.
"Elles l'avaient ensuite suivi dans sa chambre d'un hôtel près de la gare de Lyon, progressivement quittée par les amis du rappeur". "Les jeunes femmes s'étaient endormies et l'une dit avoir été réveillée par un rapport sexuel pour lequel elle n'avait pas consenti", avait poursuivi l'accusation. Mardi, la cour d'appel a "validé l'ensemble des charges retenues au terme de trois ans d'investigations et qui justifient donc la tenue d'un procès devant la cour criminelle", a souligné Me Jean-Baptiste Boué-Diacquenod qui représente la partie civile.
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D'autres investigations visent également Naps, de son vrai nom Nabil Boukhobza, dans le Var: trois femmes ont porté plainte contre lui et le chanteur a été mis en examen en août pour viols et agressions sexuelles. Sur le volet pénal, l'univers du rap français a été marqué par plusieurs affaires de violences sexuelles, au fort retentissement médiatique.
Moha La Squale, dont le premier album "Bendero" avait été disque d'or en 2018, a été mis en cause pour viol et agression sexuelle dans une information judiciaire, mais a finalement bénéficié d'un non-lieu. L'ex-star, Mohamed Bellahmed de son vrai nom, a par ailleurs été condamnée début juillet par le tribunal correctionnel de Paris à quatre ans d'emprisonnement, dont un avec sursis, pour des violences conjugales, séquestrations et menaces de mort envers six ex-compagnes.
Le rappeur Lomepal est pour sa part visé par une enquête préliminaire à Paris. Au moins trois femmes ont porté plainte pour viol contre lui. Le trentenaire, de son vrai nom Antoine Valentinelli, nie. Placé en garde à vue début mars et confronté à deux des plaignantes, il a été relâché sans être poursuivi à ce stade. Les investigations continuent.