L'imam Mahjoub Mahjoubi a été expulsé dans la nuit de jeudi à vendredi vers la Tunisie, seulement 12 heures après son arrestation, et cinq jours après le déclenchement de l'enquête pour apologie du terrorisme. Une expulsion express du religieux de Bagnols-sur-Cèze pour laquelle le ministre de l'Intérieur revendique une victoire grâce à la nouvelle loi immigration.
Les nouvelles dispositions, et notamment l'article 75 du texte, permettent aux forces de l'ordre de se rendre au domicile de l'étranger pour récupérer tout document attestant de sa nationalité. Autrement dit, et c'est ce qui a été fait, de saisir le passeport de Mahjoub Mahjoubi. Cela, selon l'entourage du ministre, a permis d'accélérer la procédure, car autrement, il aurait fallu demander un laissez-passer consulaire à la Tunisie. Un laps de temps qui aurait permis à l'avocat de l'imam de bloquer le processus d'expulsion.
Plusieurs recours déposés par l'imam
Mahjoub Mahjoubi a donc été rendu à la Tunisie. Mais le risque qu'il puisse revenir n'est pas nul puisqu'il a fait plusieurs recours, dont un en référé liberté. Ce n'est qu'un seul aspect du contentieux puisque le fond, lui aussi, devra à un moment être tranché dans ce combat de juristes.
"Cet imam porte atteinte aux valeurs de la République", selon Gérald Darmanin. L'intéressé s'en défend, évoquant des lapsus ou une mauvaise compréhension de ses propos. Cela semble assez léger comme défense, mais ce sera bien aux magistrats d'évaluer le bien fondé de cette expulsion. D'ores et déjà, celle-ci apparaît comme un premier test pour cette nouvelle loi immigration considérée à droite comme un "repoudrage superficiel d'un droit éminemment favorable aux étrangers".