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Meurtrier toujours en fuite, acte islamophobe... Ce que l'on sait après le meurtre d’un fidèle dans une mosquée du Gard

Europe 1 avec AFP - Mis à jour le . 4 min

Deux jours après le meurtre d’Aboubakar Cissé, un jeune Malien de 20 ans, dans une mosquée de La Grand-Combe, le suspect, un homme "potentiellement extrêmement dangereux", est toujours recherché. L’enquête privilégie un mobile islamophobe, suscitant une large réaction politique et sociale.

Quarante-huit heures après le meurtre d'un fidèle musulman dans la mosquée de la petite commune gardoise de La Grand-Combe, son assassin, un homme d'une vingtaine d'années "potentiellement extrêmement dangereux", est toujours recherché dimanche après-midi, alors que les réactions se multiplient dans le monde politique, jusqu'au sommet de l'Etat.

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"Le racisme et la haine en raison de la religion n'auront jamais leur place en France", a ainsi assuré Emmanuel Macron, sur X : "La liberté de culte est intangible", a insisté le chef de l'Etat, en adressant "le soutien de la Nation" à la famille de la victime et "à nos compatriotes de confession musulmane".

Une marche blanche en souvenir de la victime

Dans la commune encore traumatisée, une marche blanche en souvenir de la victime, Aboubakar Cissé, un jeune Malien d'une vingtaine d'années, a débuté peu après 14H30. Partis de la mosquée Khadidja, où s'est déroulé le drame, près d'un millier de personnes ont pris la direction de la mairie de cette petite commune de moins de 5.000 habitants au nord d'Alès.

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Parmi eux, Abdallah Zekri, recteur de la mosquée de la Paix à Nîmes, ne cachait pas son "sentiment de colère et de haine à l'égard de ceux qui ont commis ce crime". "On aurait aimé la présence du ministre de l'Intérieur ou du préfet, mais malheureusement il n'y pas leur présence", a-t-il regretté, dénonçant un climat islamophobe.

"Du matin au soir, vous allumez la télévision, qu'est-ce que vous entendez, l'islam, les musulmans, les migrants, les OQTF, il n'y a que ça", a-t-il accusé.

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Retailleau sur place

"Très attaché" à ne pas perturber ce moment de recueillement à La Grand-Combe, d'après son entourage, le ministre de l'Intérieur s'est exprimé à la sous-préfecture d'Alès, après avoir rencontré des représentants locaux de la communauté musulmane et fait le point sur l'enquête.

Après "un message de compassion pour Aboubakar Cissé", ce jeune homme mort "dans des conditions absolument ignobles", alors qu'"il priait son Dieu", Bruno Retailleau a assuré que "la piste d'un acte antimusulman n'est pas du tout négligée, bien au contraire".

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Mais si cette piste est celle sur laquelle les 70 enquêteurs "travaillent en priorité, (...) ce n'est pas la seule", a ajouté aux côtés du ministre, le procureur d'Alès, Abdelkrim Grini, évoquant "certains éléments (qui) pourraient laisser penser que ce mobile n'était peut-être pas le mobile premier (...) ou le seul mobile".

Un acte islamophobe selon une partie de la classe politique

La piste de l'acte islamophobe est celle qui est majoritairement retenue par la classe politique, à l'image du Premier ministre François Bayrou, qui a dénoncé samedi sur X "une ignominie islamophobe".

"L'islamophobie tue. Tous ceux qui y contribuent sont coupables", a martelé Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France Insoumise.

A la Grande Mosquée de Paris, on a même évoqué une possible dimension "terroriste" à ce meurtre, dans une réaction sur les réseaux sociaux dans la nuit de samedi à dimanche. "Il fait peu de doute que son auteur a été motivé par la haine des musulmans", a assuré l'institution religieuse, demandant "aux autorités compétentes de communiquer au public si la piste #terroriste est privilégiée".

"Nous restons en évaluation à ce stade", a réagi dimanche le parquet national antiterroriste, qui a pour l'instant décidé de laisser l'enquête au parquet d'Alès.

"Une réponse ferme à la haine antimusulmane est urgente!", a commenté le délégué national de la Conférence des évêques de France, Jean-François Bour.

Relayé par de nombreux responsables Insoumis ou encore Marine Tondelier (les Ecologistes), un appel à se rassembler "contre l'islamophobie" a été lancé pour dimanche à 18H00 à Paris Place de la République, lors duquel une minute de silence devrait être observée pour Aboubakar Cissé.

Un meurtrier "potentiellement extrêmement dangereux" selon le procureur

Côté enquête, les éléments officiellement communiqués sur le meurtrier sont peu nombreux : "Olivier A.", né à Lyon en 2004, est un homme de nationalité française, issu d'une famille bosnienne, sans emploi et sans aucun antécédent judiciaire.

Une certitude pour le procureur : il est "potentiellement extrêmement dangereux" et il est "primordial" de l'interpeller avant qu'il fasse de nouvelles victimes. Dans "les propos décousus" que l'homme tient dans la vidéo qu'il a lui-même réalisée vendredi juste après son meurtre, face à sa victime agonisante, il semble "manifester son intention de recommencer", avait précisé samedi le procureur à l'AFP.

Dans cette vidéo, le meurtrier se félicite de son acte et insulte la religion de sa victime: "Je l'ai fait, (...) ton Allah de merde", répète-t-il à deux reprises.