Le jugement du tribunal correctionnel de Rennes concernant le commissaire Grégoire Chassaing, jugé pour l'homicide involontaire de Steve Maia Caniço, mort noyé dans la Loire lors de la Fête de la musique de 2019 à Nantes, sera rendu le 20 septembre. Le commissaire divisionnaire, âgé de 54 ans, désormais chef de circonscription à Lyon, encourt une peine de trois ans d'emprisonnement mais le procureur de la République de Rennes Philippe Astruc a demandé jeudi une "peine de principe" lors d'un réquisitoire nuancé.
Jets de projectiles
Pour ce cinquième jour d'audience, l'avocat du commissaire, Me Louis Cailliez, a plaidé la relaxe, demandant aux trois magistrates du tribunal de ne pas "ajouter une injustice à tout ce qui s'est passé ce soir-là". "Il n'y a pas de lien de causalité certain entre l'action ou la non action de Grégoire Chassaing et le décès de Steve Maia Caniço", animateur périscolaire de 24 ans, a dit Me Cailliez.
"Tous les jours il y a des accidents mortels qui n'ont pas de coupable pénal. Tous les jours", a rappelé l'avocat. Selon la défense, Grégoire Chassaing n'a pas commis les fautes reprochées par l'accusation : "à aucun moment" il n'a manifesté une envie d'en découdre avec le DJ qui avait remis le son et "il ne peut pas empêcher la réaction individuelle de ses hommes" qui tirent une dizaine de grenades lacrymogènes en réaction à des jets de projectiles de teufeurs mécontents.
Le procureur avait requis une peine sans quantum
Cet épais nuage de fumée conduira à la chute de plusieurs fêtards dans la Loire. Pour Me Cailliez, en outre, l'endroit de la chute de Steve n'est pas la zone touchée par la première salve de gaz lacrymogènes. "J'ai assisté à un réquisitoire qui est censé porter l'accusation mais qui se lave les mains à la fin", a également souligné Me Louis Cailliez. Jeudi après-midi, le procureur avait requis une peine sans quantum, demandant toutefois une condamnation du fonctionnaire car "il est d'évidence celui qui a conduit une action collective, laquelle a créé la situation qui a abouti in fine au décès de Steve".
À la sortie de la salle d'audience, Me Cécile De Oliveira, avocate des parties civiles, a loué la "sérénité des débats", disant achever ce procès "avec confiance". Les circonstances du décès de Steve avaient alimenté le débat sur les pratiques policières en France.