Mort d'un bébé avec du Destop : la directrice de la crèche reconnaît avoir commis une erreur en recrutant Myriam Jaouen
Le procès de Myriam Jaouen, accusée du meurtre de la petite Lisa, 11 mois, a débuté à Lyon ce mardi 1er avril. La puéricultrice a reconnu avoir donné du Destop à l'enfant, mais nie l'avoir fait volontairement. Son recrutement dans une crèche, malgré ses compétences limitées, soulève des questions sur la gestion du personnel.
Le procès de Myriam Jaouen, une ancienne employée de crèche, a débuté mardi à Lyon. La jeune femme de 30 ans est accusée du meurtre de Lisa, une fillette de 11 mois, qu'elle avait sous sa garde. Le 17 août 2022, la petite a succombé à des lésions graves causées par l’ingestion de Destop, un produit de débouchage de canalisations extrêmement caustique. Lors de l’ouverture de son procès, Myriam Jaouen a reconnu avoir administré le produit à l’enfant, mais a nié avoir eu l’intention de la tuer. "Je reconnais les faits, mais ce n'était pas volontaire", a-t-elle affirmé devant la cour d'assises du Rhône.
Celle qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, n’a pas contesté les faits. Cependant, elle a tenu à préciser que son geste n’avait pas été prémédité. Le lendemain, lors de la deuxième journée du procès, la directrice de la crèche où travaillait l’accusée a été appelée à témoigner. Elle a admis que l’embauche de Myriam Jaouen avait été «une erreur de recrutement». Selon ses déclarations, l’entretien d’embauche s’était pourtant bien déroulé.
La jeune femme avait présenté des réponses ajustées, en particulier lors des cas pratiques, et avait un CAP petite enfance, bien que son diplôme ait été obtenu de justesse avec une note de 140,8 sur 280. Mais la directrice, bien que constatant le manque d’expérience de Myriam Jaouen, n’a pas jugé nécessaire de vérifier le relevé de notes ni de contacter son précédent employeur.
Une employée souvent disponible
Rapidement, la directrice a observé que la jeune femme ne semblait pas à l’aise avec les enfants, manquait de patience lors des jeux et des activités, et peinait à les porter dans ses bras. Néanmoins, elle était souvent disponible, notamment pour remplacer ses collègues, une qualité précieuse dans le réseau de micro-crèches où les employés doivent être polyvalents. C’est pour cette raison que la directrice a décidé de la maintenir en poste.
L’avocat de l’une des parties civiles, Me Jean Sagnet, a souligné que le recrutement d’un salarié sans vérification de ses antécédents et sans prendre contact avec son précédent employeur était inadmissible. Selon lui, cette situation met en lumière les lacunes dans la gestion du personnel au sein de cette crèche et interroge sur la compétence des responsables de l’établissement. Ce mardi après-midi, Myriam Jaouen devra enfin s’expliquer sur les faits qui lui sont reprochés. Avant cela, les parents de la petite Lisa prendront la parole pour témoigner de leur immense douleur et de leur détresse face à la perte de leur enfant.