Pas encore de bilan chiffré du côté de la justice. Mais les opérations "place nette XXL" se poursuivent dans plusieurs villes de France, comme en région parisienne, à Marseille, Lyon, Lille, Clermont-Ferrand et même Dijon. Selon Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, plus de 800 interpellations ont eu lieu depuis le début des opérations, en revanche, ces chiffres peuvent parfois être biaisés. La stratégie de la Place Beauvau fait douter un certain nombre de policiers.
"Ça redonne du sens au métier"
Rien à voir avec la lutte contre les stupéfiants, mais certaines interpellations sont comptabilisées dans les opérations place nette XXL. Comme cet individu arrêté mardi en Seine-Saint-Denis pour défaut de permis. Plus absurde encore, ces 26 verbalisations pour des infractions routières dressées lundi dans le 19e arrondissement parisien. "On met tout et n’importe quoi dans cette opération", s’agace un policier de terrain. A défaut de saisies record de drogue, les policiers doivent mettre le paquet sur les interpellations.
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L’un d’entre eux reconnaît toutefois un mérite à cette stratégie. "Cela fait 40 ans qu’on a déserté les quartiers. Au moins, on occupe chaque centimètre carré. Et ça redonne du sens au métier", admet-il. De là à avoir un impact suffisamment fort sur les réseaux de narcotrafiquants, les policiers sont réservés. "Place nette ne répond pas au problème sur le long terme", reconnaît un commissaire. Les opérations de police judiciaire, souvent longues et coûteuses, sont aussi généralement plus fructueuses. Avant-hier, une enquête ouverte en octobre dernier a débouché sur la saisie à Marseille d’un demi-million d’euros en billets de banque. Une prise de guerre qui rentrera bel et bien dans le bilan final de Place nette.