La réquisition criminelle à perpétuité a été requise lundi contre Monique Olivier, ex-épouse du violeur et tueur en série Michel Fourniret, jugée depuis le 28 novembre par la cour d'assises des Hauts-de-Seine pour complicité dans les enlèvements et meurtres de Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin.
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"Au vu de la gravité exceptionnelle des faits commis, de la nécessaire protection de la société", les deux avocats généraux ont demandé qu'une période de sûreté de 22 ans soit assortie à cette peine. Pour les avocats généraux, il était important de "rendre justice". Le ministère public a requis pendant plus de deux heures, rappelant les "vicissitudes" des trois informations judiciaires ouvertes pour chacun des crimes jugés. À rebours de l'image de victime présentée par Monique Olivier tout au long de son procès, l'accusation a rappelé les choix faits par l'ex-épouse de Fourniret : mettre en confiance Marie-Angèle Domèce et Joanna Parrish en sachant qu'elles allaient droit à la mort, se taire pendant 16 ans au sujet d'Estelle Mouzin.
Le verdict devrait être rendu mardi
"Madame Olivier, vous n'êtes pas complice à ce moment-là, vous êtes auteur du choix de vous taire", a tancé l'avocate générale. Elle a également asséné que "nous, nous n'oublierons pas les visages" des victimes, en référence aux confusions entre les noms des jeunes filles et aux trous de mémoire allégués par Monique Olivier jour après jour depuis l'ouverture de son procès le 28 novembre.
"Les trois crimes qui ont été commis le justifient. Les réquisitions du parquet vont dans le sens de ce qu’attendaient les familles des victimes que je représente. Ce que mes clients veulent, c'est qu’elle ne sorte pas parce qu’encore une fois, elle n’a rien compris de la gravité des faits, pas du tout manifesté d’empathie encore une fois, de douleur face à ce qu’ont vécu les victimes", a commenté Me Seban, avocat des familles Parrish et Mouzin, lors d'une suspension d'audience après les réquisitions du ministère public. "On peut dire que ce sera la femme la plus condamnée de l'histoire judiciaire française", conclut l'avocat qui le rappelle : "ce que mes clients veulent, c'est qu'elle ne sorte pas". Le verdict est prévu ce mardi.