Procès de Joël Le Scouarnec : derrière les premiers aveux, une défense contradictoire
Devant la cour criminelle du Morbihan ce lundi, Joël Le Scouarnec a pris la parole pour la première fois. Et il affirme en avoir "fini du mensonge", lui, qui s'était "laissé envahir par la perversion". L'homme de 74 ans réaffirme aussi que son ex-femme n'était pas au courant. Mais sur ce point, les parties civiles questionnent la sincérité de l'accusé.
Une prise de parole très attendue au procès Le Scouarnec ce lundi, celle du premier interrogatoire de l’accusé. Pendant plus de cinq heures, la Cour a essayé de comprendre la personnalité de ce pédophile qui a sévi en toute impunité sur des enfants de tout âge pendant plus de 30 ans.
Joël Le Scouarnec a une nouvelle fois montré des facettes très contradictoires de sa personnalité, avec un talon d'Achille récurrent, son ex-femme, qu'il protège avec beaucoup de mauvaise foi.
"C'est quelqu'un qui a avancé"
L’imperturbable Joël Le Scouarnec répète qu’il était "envahi par la pédophilie", "possédé par sa perversion", mais que désormais "fini le mensonge", allant même révéler vendredi les abus sur sa propre petite-fille.
Une contrition saluée par son avocat, Maître Kurzawa : "C'est quelqu'un qui a avancé, qui a mis des mots sur ces actes, qui fait des révélations, qui promet effectivement qu'il va dire les choses et il dit les choses et ça, personne ne peut effectivement le contester", constate-t-elle.
Contradiction
Mais la repentance s’enlise dès qu’il s’agit de son ex-femme : "pourquoi écriviez-vous alors qu’elle savait que vous étiez pédophile ?", demande la présidente. Joël Le Scouarnec botte en touche non-stop, mettant cette contradiction sur le dos d'un oubli : "Je ne suis pas un disque dur", balance-t-il.
Et Me Boyer, qui représente les parties civiles, questionne la sincérité de l’accusé : "Monsieur Le Scouarnec sait éviter les réponses qu'il faut apporter aux questions qu'on lui pose quand il en a envie. Évidemment, on va attendre pour voir si nous allons avoir un monsieur Le Scouarnec qui, au-delà des mots, va reconnaître ce que les victimes attendent", confie-t-il. Des victimes par ailleurs moins considérées que son ex-femme apprenait-on ce lundi, puisque l’accusé lui verse une pension de 2.000 euros par mois quand 30 euros vont à la réparation des victimes.