Après deux semaines et demie d'audience, la cour d'assises spéciale de Paris rend son verdict ce mercredi à l'encontre de Mohamed Lamine Aberouz, jugé pour complicité dans l'assassinat d'un couple de policiers à leur domicile de Magnanville (Yvelines) le 13 juin 2016 au nom de l'organisation Etat islamique.
Le parquet a réclamé la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, à l'encontre de l'accusé jugé pour complicité d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique, complicité de séquestration de mineur et association de malfaiteurs terroriste criminelle. Pour le ministère public en effet, une seule certitude, "il n’y a pas de loup solitaire" dans cette affaire.
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ADN de l’accusé retrouvé sur l’ordinateur des policiers assassinés, messages effacés, lien de longue date avec le terroriste, l’avocate générale a déconstruit un à un les arguments de la défense. Face à de nombreux proches des victimes, certains les larmes aux yeux, elle a poursuivi : "La décision que vous avez à rendre monsieur le président est attendu par la société qui a été touchée en plein cœur".
"La dangerosité de Mohamed Lamine Aberouz mise en exergue"
Un réquisitoire salué par les familles des victimes et leurs avocats. Comme l'explique Maître Thibault de Montbrial : "La famille de Jessica Schneider est évidemment satisfaite, ça montre la parfaite compréhension des magistrates dans ce dossier. C’est qu’au-delà des faits c’est la dangerosité de Mohamed Lamine Aberouz, que j’ai souligné moi-même lundi dans ma plaidoirie, qui a été mise en exergue. Et il était donc inéluctable, compte-tenu à la fois des charges qui pèsent contre lui et de sa dangerosité, que ce soit la peine maximale prévue par la loi qui a été requise aujourd’hui."
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De son côté la défense dénonce un procès déjà joué, même si elle plaide l’acquittement. Pour les avocats de l’accusé, "on s’est écarté de la vérité judiciaire".
S'il est reconnu coupable de complicité dans les assassinats de Jessica Schneider, 36 ans, fonctionnaire de police au commissariat de Mantes-la-Jolie et de son compagnon, Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, commandant au commissariat des Mureaux, Mohamed Lamine Aberouz encourt la perpétuité. Si la cour ne retient que l'association de malfaiteurs terroriste, il encourt 20 ans de réclusion.