Procès du RN : un homme placé en garde à vue pour avoir menacé de mort la présidente du tribunal

Un homme a été placé en garde à vue mardi dans les Hauts-de-Seine pour avoir menacé de mort la présidente du tribunal qui a officié au procès du Rassemblement national, au cours duquel Marine Le Pen a été condamnée notamment à cinq ans d'inéligibilité. Cela compromet sa participation à la prochaine élection présidentielle.
Un homme âgé de 76 ans a été interpellé mardi à La Garenne-Colombes dans les Hauts-de-Seine pour avoir menacé de mort la présidente du tribunal au procès du Rassemblement national (RN) et de Marine Le Pen, a appris l'AFP du parquet de Bobigny, confirmant une information du Parisien. "Sur son compte X, il avait publié les propos suivants : 'Ce que mérite cette salope' associée à la photographie d'une guillotine" après l'énoncé du délibéré, a précisé le parquet.
Il a été placé en garde à vue pour "menaces de mort à l'encontre d'un magistrat" et "outrage à magistrat dans l'exercice de ses fonctions" dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance aux personnes, chargée des investigations.
Des menaces très virulentes depuis le délibéré
Le 31 mars, Marine Le Pen, cheffe de file de l'extrême droite, a été condamnée à quatre ans d'emprisonnement dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique et à une amende de 100.000 euros, ainsi qu'à une inéligibilité immédiate de cinq ans qui compromet sa candidature à la présidentielle de 2027.
Le tribunal a estimé qu'elle était au "cœur" du système de détournements de fonds publics mis en place pour payer des salariés du parti avec l'argent du Parlement européen, à hauteur de 4 millions d'euros, entre 2004 et 2016. Au total 24 personnes ont été condamnées dans ce dossier, en plus du parti RN.
Depuis le délibéré, les magistrats ayant rendu la décision et notamment la présidente de la 11e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, sont la cible de menaces très virulentes ayant mené au placement sous protection policière de cette dernière.
Patrouilles renforcées et rondes régulières autour du domicile de la magistrate
La magistrate bénéficie notamment de patrouilles renforcées et rondes régulières autour de son domicile. L'enquête sur ces menaces porte sur "des propos publiés sur les réseaux sociaux", d'après le parquet de Bobigny, susceptibles de relever de différentes qualifications pénales : cyberharcèlement, menaces de mort, injures publiques et divulgation d'informations personnelles exposant à un risque d'atteinte à la personne ou au bien. Le tout avec la circonstance aggravante que les victimes sont dépositaires de l'autorité publique.
Une autre enquête avait été ouverte en début d'année après des menaces de mort postées sur le site d'extrême droite Riposte Laïque, après les réquisitions du ministère public. Ces menaces concernaient la magistrate ayant présidé l'audience et les deux procureurs ayant requis contre les prévenus, dont Marine Le Pen. Cinq mis en cause ont été identifiés et seront auditionnés lors de leur convocation. Après la demande de dépaysement du parquet de Paris, c'est celui de Bobigny qui est en charge des investigations sur les deux enquêtes.