Quand les identités et les domiciles des surveillants de prison tombent entre les mains des dealers
La violence envers les personnels pénitentiaires n'en finit plus. Ciblés jusque chez eux par les narcotrafiquants, ces derniers arrivent à obtenir nom, prénom, adresse et plaque d'immatriculation des gardiens de prison afin d'avoir un moyen de pression sur eux.
Les surveillants pénitentiaires sont maintenant ciblés jusque chez eux. Mercredi, un incendie et des dégradations ont par exemple été commis dans le hall d'immeuble d'une agente qui travaille à la prison de Meaux en Seine-et-Marne. Le garde des Sceaux Gérald Darmanin proposait à ce sujet, lors de sa grande interview sur Europe 1 et CNews, d'anonymiser les identités des gardiens dans les prisons, afin d'éviter que leur identité se retrouve en possession des dealers.
Les surveillants tracés jusque chez eux
Lorsqu'un surveillant rédige un rapport d'incident en détention, son nom est automatiquement enregistré dans la procédure. En soumettant cette dernière au contradictoire, le détenu parvient à obtenir l'identité de son gardien et ainsi mettre la pression sur le personnel pénitentiaire.
Cette technique est utilisée à maintes reprises et elle fait ses preuves. Effectivement, selon les informations d'Europe 1, plusieurs agents du Sud-Ouest de la France sont actuellement sous surveillance policière car leur nom, prénom, modèle de voiture ainsi que la plaque d'immatriculation sont tombés entre les mains des dealers.
Deux influents narcotrafiquants placés à l'isolement, dont l'un appartenant à la DZ Mafia, sont soupçonnés d'avoir financé des petites mains pour prendre en photos leurs surveillants pénitentiaires et obtenir l'adresse de leur domicile. Les enquêteurs, particulièrement inquiets, ont même dépoussiéré leur véhicule à la recherche de traceurs GPS. "On est tétanisés, il n'y a plus aucune limite", confie une source pénitentiaire à Europe 1.
Cette affaire n'est pas sans rappeler celle de la prison des Baumettes à Marseille. En fin d'année 2024, un trafiquant du "haut du spectre" avait posé un contrat à 120.000 euros sur la tête d'un chef de la détention. Pour assurer leur protection, ce dernier ainsi que la directrice de l'établissement ont dû être exfiltrés et quitter temporairement leur poste.