Fusillades à Marseille, émeutes à Fort-de-France, homejacking... Ces derniers mois, les faits de violences ont régulièrement fait la Une de l'actualité. Dans un dernier sondage publié dans les colonnes du Figaro, près de neuf français sur 10 estiment que l'insécurité a progressé dans le pays.
Près de 30% des sondés avouent même maintenant se charger eux-mêmes de leur sécurité. Un chiffre qui ne surprend pas Frédéric Péchenard, ancien directeur général de la police nationale : "Ça ne me surprend pas parce que ces chiffres correspondent à une réalité. Et cette réalité n'est pas fantasmée", s'inquiète-t-il. En 2023, la majorité des délits et des crimes affichaient des chiffres en hausse par rapport à l'année précédente, selon le service statistique du ministère de l'Intérieur. D'après l'institut, les coups et blessures volontaires sont en hausse de 7%, tous comme les escroqueries, tandis que les cambriolages sont en hausse de 3%.
"Des démissions en augmentation"
Mais surtout, le nombre d'homicides a passé la barre symbolique des 1.000 victimes, soit une hausse de +5% par rapport à 2022. Pire, le nombre de tentatives d'homicides explosent avec 4.055 tentatives recensées, soit 13% de plus que l'année précédente. Selon les statistiques du ministère de l'Intérieur, ces dernières ont augmenté de près de 59% entre 2016 et 2022. Si ces hausses sont importantes, ces crimes restent toutefois bien moins élevés que dans les années 90. Selon l'observatoire de la société, le nombre d'homicides pour 100.000 habitants a été divisé par deux entre 1993 et 2022.
Mais la dynamique des dernières années inquiète Frédéric Péchenard. Du côté de la place Beauvau, on assure que les effectifs des forces de l'ordre n'ont jamais été aussi importants. "C'est vrai et ce n'est pas vrai", tempère pour sa part l'ancien directeur général de la police nationale. "Vous avez effectivement des policiers qui sont recrutés. C'est d'ailleurs l'essentiel de la politique sécuritaire du gouvernement", poursuit-il. Avant d'ajouter : "Mais il faut savoir deux choses. La première, c'est qu'il n'y a jamais eu autant de démissions dans la police et la gendarmerie nationale (qu'aujourd'hui nldr). Ces démissions sont en augmentation de manière significative depuis 3-4 ans. La deuxième des choses, c'est qu'on augmente le nombre de policiers mais on ne les met pas au bon endroit", soulignant que les équipes qui font la sécurité du quotidien comme les brigades anti-criminalités, le petit judiciaire ou encore la police d'investigation, avaient vu "leurs effectifs diminuer de 10% en 10 ans", conclut-il.