Soupçons d'ingérence étrangère : l'ex-journaliste de BFMTV Rachid M'Barki mis en examen

© Pierre Charlier / DPPI via AFP
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avec AFP
L'ex-journaliste de BFMTV Rachid M'Barki a été mis en examen le 8 décembre pour abus de confiance et corruption privée passive dans l'enquête sur des soupçons d'ingérence étrangère dans la politique et l'actualité française, a appris l'AFP de source judiciaire mardi, confirmant une information de Libération.

D'après cette source, il a été mis en examen le 8 décembre pour abus de confiance et corruption privée passive. Rachid M'Barki avait diffusé dans ses journaux de la nuit une douzaine de brèves considérées comme litigieuses par la justice.

Il avait été licencié en février 2022 pour faute grave par Altice, le groupe auquel appartient cette chaîne qui a porté plainte. Une enquête interne avait aussi été ouverte. Sollicité, l'avocat de celui qui avait déploré un "lynchage médiatique" n'était pas en mesure de répondre dans l'immédiat mardi. La chaîne BFMTV n'a pas souhaité non plus commenter.

Un "lynchage médiatique"

Tout en déplorant un "lynchage médiatique", le journaliste avait admis avoir fait passer à l'antenne des images fournies par son informateur Jean-Pierre Duthion. Mais il avait assuré n'avoir eu "à aucun moment l'impression (...) qu'il pouvait travailler pour quelqu'un qui essayait de manipuler une information".

 

Depuis octobre, des magistrats instructeurs enquêtent sur ces possibles ingérences étrangères et leurs éventuelles contreparties, dans une information judiciaire ouverte pour diverses infractions, dont abus de confiance, corruption et trafic d'influence d'agent public ou encore. Blanchiment de fraude fiscale aggravée le lobbyiste Jean-Pierre Duthion et le spécialiste du Qatar Nabil Ennasri ont été tous deux mis en examen en octobre. Le premier avait été placé sous contrôle judiciaire.

Le second, principalement mis en cause pour abus de confiance, corruption et trafic d'influence d'agent public, blanchiment de fraude fiscale aggravée, avait été placé en détention provisoire.

Plusieurs suspects

Les juges s'intéressent aussi à une intervention à l'Assemblée nationale de l'élu écologiste Hubert Julien-Laferrière, qui avait vanté en février 2022, à la demande du lobbyiste, le LimoCoin, une cryptomonnaie liée à un homme d'affaires camerounais, qui s'est avérée être une escroquerie.

Nabil Ennasri, auteur de plusieurs ouvrages sur le Qatar, est suspecté d'avoir agi comme agent d'influence au profit de la monarchie qatarie, notamment au moment de la Coupe du monde de football, selon le journal Le Parisien qui avait évoqué des versements d'argent de M. Ennasri envers M. Duthion.

Les enquêteurs "soupçonnent un lien" entre les deux, avait précisé à l'AFP une source proche de l'enquête. La procédure du PNF avait débuté après une plainte de BFMTV et une enquête internationale mi-février du collectif de journalistes Forbidden Stories, à laquelle ont contribué dans l'Hexagone Radio France et Le Monde.

Elle pointait les activités d'une société israélienne, surnommée Team Jorge, spécialisée dans la désinformation au profit de différents clients, dont des Etats.