Le réseau social TikTok face à une première plainte en France. Les parents de Marie, une adolescente de 15 ans qui s'est suicidée à Cassis dans les Bouches-du-Rhône en septembre 2021, ont déposé plainte ce lundi, rapporte Franceinfo. La jeune fille se disait victime de harcèlement scolaire. "Marie, comme d'autres adolescents, a été beaucoup utilisatrice de TikTok, et dans les dernières semaines avant sa mort, elle a fait part dans des vidéos de son mal-être, de son envie de se suicider", explique l'avocate des parents, Laure Boutron-Marmion, au micro d'Europe 1.
>> LIRE AUSSI - Pascal Praud et vous - Suicide de Nicolas : «La parole s'est libérée, mais pas l'écoute», témoigne une auditrice victime de harcèlement
"TikTok n'a rien fait" pour éviter le drame
Celle-ci ajoute que la jeune fille s'est également "mise en scène en évoquant clairement son envie de se suicider", et malgré cela, "TikTok n'a rien fait", pointe l'avocate. Le réseau social "n'a pas censuré les vidéos alors que dans sa charte, il explique qu'il y a des modérateurs ad hoc pour pouvoir le faire", souligne Laure Boutron-Marmion.
Autre défaillance de la plateforme chinoise, selon l'avocate des parents de Marie : "L'algorithme a fait en sorte qu'elle reçoive elle-même des vidéos avec le même contenu, donc sur le thème de la dépression, de l'automutilation, du suicide."
>> A ECOUTER - Harcèlement scolaire : «Ce sont des pressions qui sont exercées sur les familles», témoigne Nora Tirane-Fraisse
Si l'affaire Lindsay, du nom de cette jeune fille qui s'est donné la mort dans le Pas-de-Calais, peut sembler similaire à celle de Marie, ce dernier cas reste différent selon l'avocate. "Ce n'est pas pareil. Ce que nous reprochons à TikTok, c'est la provocation au suicide, c'est-à-dire la plateforme en tant que vecteur aggravant d'un état de souffrance, tel que le suicide y a conduit", détaille Laure Boutron-Marmion.