Il voulait "tuer du flic". Le procès du terroriste de Colombes s'ouvre devant la cour d'assises spéciales de Paris ce lundi, journée nationale d'hommage aux victimes du terrorisme. Lors de cette attaque d'avril 2020, deux policiers avaient été gravement blessés et gardent des séquelles à vie.
Ce terroriste, qui souhaitait mourir en martyr, s'en est donc pris à des forces de l'ordre, cible privilégiée des djihadistes. Une singularité française. Qu'ils soient policiers, gendarmes, surveillants pénitentiaires ou militaires, ces victimes n'ont pas été choisies au hasard. Les auteurs d'attentats établissent minutieusement leur scénario d’attaque.
La Belgique également confrontée au phénomène
Et selon un décompte des services antiterroristes qu'Europe 1 s’est procuré, depuis 2012, 40% des attentats aboutis ont visé des forces de sécurité intérieure en France. Soit dix attentats sur les 25 que le territoire a connus depuis le périple meurtrier de Mohamed Merah.
En 2012, le Toulousain avait tué un militaire dans la ville rose et deux autres à Montauban, devant leur caserne. Depuis, la liste macabre s'allonge. Comme le 13 janvier 2016, où un terroriste tue un couple de policiers dans leur maison à Magnanville dans les Yvelines, en présence de leur fils alors âgé de trois ans et demi. Ou encore en avril 2017, un policier est tué et deux autres blessés lors d'une attaque terroriste sur les Champs-Élysées à Paris.
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"Les forces de l'ordre représentent le bras armé de l'État et les militaires incarnent l'oppression supposée des musulmans à l'échelle mondiale", décrypte une source du renseignement. Le choix de ce type de cible par les islamistes est aussi motivé par la forte probabilité de mourir en martyr. Outre la France, la Belgique est, elle aussi, confrontée à ce phénomène.
Les deux pays partagent donc cette singularité sur le continent puisqu'à eux deux, ils comptabilisent trois fois plus d’attentats visant des forces de sécurité sur leur sol que dans le reste de l’Europe.