Le procès de Monique Olivier se poursuit devant les assises des Hauts-de-Seine. L'ex-femme de Michel Fourniret comparaît pour complicité dans trois enlèvements et meurtres entre 1988 et 2003 dont Estelle Mouzin, jeune fille de neuf ans dont le corps n'a jamais été retrouvé. Mercredi, son fils Selim a témoigné à la barre.
"J'ai vécu 15 ans avec des acteurs, je suis le fruit d'un accident"
C'étaient des retrouvailles électriques, un face-à-face attendu et redouté. Ils ne s'étaient plus parlé depuis 20 ans et l'arrestation de Monique Olivier. Interrogé en visioconférence, Selim Olivier, visage dissimulée par une fausse barbe et un faux nez, assène à Monique Olivier : "Tu n’es pas ma mère, je n’ai plus de mère". Elle, reste assise, aucune expression sur son visage. "J’ai vécu 15 ans avec des acteurs, je suis le fruit d’un accident", poursuit-il.
"On est effaré de ce manque d'empathie"
Comme irritée, Monique Olivier finit par répondre devant la cour, médusée : "Tu ressembles à ton père avec cette perruque". Une scène chaotique pour Maître Seban, avocat des familles des victimes. "C'est une manière de le renvoyer au criminel qu'est Michel Fourniret. Je dirais que c'est pervers et j'ai l'impression de retrouver Michel Fourniret dans le discours de Monique Olivier. On est quand même effaré de ce manque d'empathie, que nous ont décrit tous les experts. D'empathie à l'égard de son fils, d'empathie à l'égard des victimes, d'amour tout simplement", affirme-t-il.
L'échange se poursuit dans une atmosphère tendue. "Tout ce que je veux, c'est que Monique Olivier parle, qu'elle se libère d'un poids et aide les familles des victimes à faire leur deuil", tempère Selim Olivier. L'ex-femme de Michel Fourniret doit être entendue une dernière fois vendredi sur la disparition d'Estelle Mouzin.