Trente années de réclusion criminelle, assorties d'une période de sûreté de 20 ans, ont été requises lundi à l'encontre de Valentin Marcone, jugé pour avoir abattu son patron et un collègue en mai 2021 à la scierie des Plantiers, au cœur des Cévennes. Coup de folie ou crime prémédité ? Les enquêteurs avaient retenu la seconde hypothèse et c'est pour assassinats que cet homme de 32 ans comparaît depuis le 24 janvier devant la cour d'assises du Gard à Nîmes, où il risque la perpétuité.
Un discernement "altéré"
À l'issue de quatre jours de procès, l'avocat général Bertrand Baboulène a toutefois estimé que la préméditation n'était pas établie et qu'il ne s'agissait donc pas d'assassinats mais seulement de meurtres commis de manière concomitante. Mais "cela ne change rien à la peine encourue, puisque la concomitance est une circonstance aggravante qui lui fait également encourir la détention à perpétuité", a expliqué le représentant du ministère public.
Bertrand Baboulène a cependant estimé que le discernement de Valentin Marcone était "altéré" au moment des faits, ce qui réduit à 30 ans de réclusion la peine maximale. "Je vous demande de prononcer cette peine de 30 ans, qui est à la mesure de la gravité des faits, de la douleur insoutenable" des familles, a-t-il conclu en s'adressant aux jurés qui se retireront pour délibérer après avoir entendu la plaidoirie de la défense prévue en début d'après-midi.
Période de sûreté
L'avocat général a demandé d'assortir cette peine d'une période de sûreté de 20 ans et d'un suivi psychiatrique obligatoire, d'une interdiction de se rendre dans le Gard et en Lozère ou de posséder des armes. Il a réclamé également que soit prononcée une peine de "rétention de sûreté", afin que sa dangerosité soit réexaminée par des experts un an avant la date supposée de sa sortie, ce qui pourrait prolonger sa détention d'au moins un an.
Le verdict est attendu dans le courant de l'après-midi ou en fin de journée. Comme il l'a fait depuis le début de son procès, Valentin Marcone est resté impassible à l'écoute du réquisitoire ainsi que lors des plaidoiries des parties civiles plus tôt dans la matinée.