Un jeune homme jugé mardi pour menaces de mort sur le proviseur du lycée Ravel

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avec AFP
Un homme de 26 ans doit être jugé mardi à Paris pour avoir menacé de mort sur internet le proviseur du lycée Maurice-Ravel. Le directeur de l'établissement a été la cible d'harcèlement en ligne après un litige avec une élève de BTS pour qu'elle enlève son voile à l'intérieur du lycée. 

Un homme de 26 ans doit être jugé mardi à Paris pour avoir menacé de mort sur internet le proviseur du lycée Maurice-Ravel, après une altercation avec une élève de BTS pour qu'elle enlève son voile, une affaire qui avait suscité une vague d'indignation en France. Le prévenu est le frère d'une autre élève de ce lycée, a précisé à l'AFP Me Francis Lec, avocat du proviseur.

Menaces de mort

Il aurait proféré ses menaces après que sa sœur lui eut rapporté ce qui s'était passé dans l'établissement scolaire. Mais la version de la jeune fille, pas directement témoin des faits, était mensongère, selon l'avocat. Le proviseur, qui depuis l'altercation a quitté ses fonctions, ne sera pas présent au tribunal correctionnel, a indiqué Me Lec. Le prévenu qui devait être jugé mi-mars avait demandé un délai pour préparer sa défense. Selon Me Lec, il est soupçonné d'avoir publié sur les réseaux sociaux un message proclamant : "il faut le brûler, ce chien!".

Il doit comparaître mardi après-midi pour "provocation publique non suivie d'effet à commettre une atteinte volontaire à la vie". Placé sous contrôle judiciaire, il encourt cinq ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende. Le 28 février, le proviseur avait "rappelé à trois élèves leur obligation de retirer leur voile" dans l'enceinte de l'établissement, selon le parquet de Paris. "L'une d'elles, majeure et scolarisée en BTS, avait ignoré le proviseur, ce qui a provoqué une altercation", selon la même source.

 

Solitude du corps enseignant

Des menaces de mort à l'encontre du proviseur avaient ensuite été proférées sur internet. L'enquête du pôle national de lutte contre la haine en ligne, division spécialisée du parquet de Paris, avait abouti à l'interpellation du suspect. L'élève, de son côté, a déposé plainte "pour violences n'ayant pas entraîné d'incapacité de travail", et le proviseur pour "acte d'intimidation envers une personne participant à l'exécution d'une mission de service public pour obtenir une dérogation aux règles régissant ce service".

Il a ensuite annoncé son départ pour des "raisons de sécurité", selon un message de son successeur. Selon le rectorat, le fonctionnaire a bénéficié à sa demande d'un "départ anticipé" à la retraite, prévue sous quelques mois. Le Premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé fin mars une plainte pour "dénonciation calomnieuse" contre la jeune femme. Le 6 mars, un rapport sénatorial issu d'une commission d'enquête pointait la "terrible solitude des enseignants face aux menaces et agressions", exhortant l'État à enclencher une "démarche proactive" et l'Éducation nationale à "reprendre la main" pour défendre la laïcité à l'école.