Force et créativité pour exister. Bernard Lavilliers, 67 ans, chanteur natif de Saint-Etienne, plein d’espoir, amoureux des rencontres, mais aussi homme révolté, revient avec un nouvel opus, son 20e, appelé Baron samedi. "Il faut avoir assez de force, et surtout pas mal de créativité pour exister en tant qu’artiste aujourd’hui, surtout après 20 albums. " Invité de Nikos Aliagas dans une émission à découvrir samedi sur Europe 1, l’auteur de la chanson On the road again, un titre qui lui ressemble, revient sur son parcours.
"Parce que, merde Cendrars !" Ce dernier né est un double album, qui comprend notamment un poème de Blaise Cendrars, long de 28 minutes. "Parce que, merde Cendrars ! J’ai envie de le faire découvrir aux gens ! s’exclame Bernard Lavilliers. "J’ai envie que des ouvriers qui sont en train d’essayer de serrer leur usine pour ne pas se faire virer, écoutent ces 28 minutes. Il y a une poésie et la poésie, elle est dans la vie ! C’est la force des artistes et la force du peuple, il ne faut pas qu’ils l’oublient."
Et Bernard Lavilliers d’évoquer la puissance de cet écrivain et poète, au micro de Nikos Aliagas :
Le rôle de l’artiste ? "Que ce soit de la musique, de la poésie ou des mots, ce qui reste d’une civilisation déchue, ce sont ses artistes, précise Lavilliers." L’artiste apporte certainement une autre vision de la beauté, et une façon de lutter. (…) Quand l’extrême devient l’ordinaire." L’artiste voyant, l’artiste dénonciateur lorsque le monde ne tourne pas rond, ou tourne en rond : Lavilliers a toujours été un homme engagé. Il le prouve une fois de plus dans son nouvel album.
Dans le titre Scorpion, Bernard Lavilliers reprend aussi les paroles du poète turc Nazım Hikmet : " Comme le scorpion mon frère, Tu es comme le scorpion Dans une nuit d’épouvante…"Des vers qui datent de 1948. Oui mais c’est très moderne ! assure Bernard Lavilliers.
Ecoutez sa chanson Scorpion :
Dans Baron Samedi, Bernard Lavilliers raconte son histoire, qui aurait pu être la nôtre. Il dédie aussi une chanson à sa mère, récemment disparue : Sans Fleurs ni Couronnes. "C’est une chanson d’amour dit-il, c’est la présence de l’absence."
Dans le titre Vivre encore, il pousse à combattre le découragement, la tentation du nihilisme parce que, rappelle-t-il dans un joli clin d’œil, "tout s’arrange toujours, même mal".
Retrouvez l’interview intégrale de Bernard Lavilliers dans Les Incontournables de Nikos Aliagas, samedi 23 novembre, de 8h40 à 9h, juste avant la sortie de son nouvel album, lundi.
Disque Baron samedi, de Bernard Lavilliers, sortie le 25 novembre.