Quel film a été applaudi, quel acteur a bluffé les journalistes, et qui a déçu ? Sur la Croisette et sur la Toile, on peut déjà prendre la température de Cannes, avant la cérémonie de fermeture du 64e festival. Alors, qui part favori pour la Palme d’or ?
Tree of Life, Drive ou Polisse ? Parmi les films qui ont créé l’évènement sur la Croisette cette année, Polisse. Le troisième film de Maïwenn, réalisatrice du Bal des actrices, avec Karin Viard, Marina Foïs et Joey Starr, a bluffé les critiques. Le long-métrage, qui montre le quotidien des policiers de la Brigade de Protection des Mineurs, est " hyper réaliste", selon Nicolas Gilli, d’Excessif.com, site spécialisé dans le cinéma. "Energie", "scénario d’une justesse remarquable", le film pourrait bien remporter un prix. A moins que Maïwenn ne soit récompensée pour sa réalisation.
Face à la jeune cinéaste française, il y a la légende Terrence Malick. Si son film The Tree of life, avec Brad Pitt et Sean Penn, n'a pas fait l'unanimité - "une narration un peu confuse", selon Yannick Vély, rédacteur en chef de Parismatch.com - le festival de Cannes, et son jury présidé par Robert de Niro, pourrait bien vouloir offrir la Palme d’or à un réalisateur trop rare. "Je pense que c’est Malick qui va gagner", s’avance ainsi Eric Vernay, journaliste spécialiste de la culture, sur son compte Twitter.
C’est sans compter sur la surprise Drive. Le film américain de Nicolas Winding Refn, avec Ryan Gosling et Carey Mulligan, a été très applaudi lors de sa projection à Cannes. Ce long-métrage sur un cascadeur tranquille et anonyme qui se métamorphose la nuit tombée, pourrait bien créer l’évènement. "Trop envie de revoir Drive !", a ainsi lancé Jérôme Vermelin, journaliste cinéma pour Métro, sur son compte Twitter.
Le choc Michael. S’il y a un film qui a marqué les esprits, c’est bien Michael, de l’Autrichien Markus Schleinzer, qui raconte l’histoire d’un homme qui enlève, viole et séquestre un enfant. "L'acteur de Michael est incroyable. Possible prix d'interprétation", a ainsi posté sur Twitter Yannick Vély.
Les films "outsiders". Parmi les autres films pressentis au Palmarès, Pater, d’Alain Cavalier, film avec Vincent Lindon, a été accueilli par une salve d’applaudissements. Le Havre, d’Haki Kaurismaki, La Peau que j’habite, de Pedro Almodovar, mais aussi L’Exercice de l’Etat, de Pierre Schoeller, pourraient aussi tirer leur épingle du jeu.
Le "cas" Lars Von Trier. L'enfant terrible du cinéma danois, exclu de Cannes pour avoir dit "un peu comprendre Hitler", n'a pas été sorti de la compétition pour autant. Or, les critiques du film sont très bonnes. Reste à savoir ce que va décider le jury...
Et les acteurs ? Du côté des prix d’interprétation, Cannes bruisse beaucoup. On parle de Jean Dujardin, qui a impressionné la presse dans The Artist, le film muet et en noir et blanc de Michel Hazanavicius. Un réalisateur qui pourrait bien, grâce à son audace, figurer lui aussi parmi les lauréats du festival.
Autres acteurs à avoir "bluffé" la Croisette, Michel Piccoli, 85 ans, dans Habemus Papam, et Sean Penn, rock star déchue dans This must be the place.
Du côté des femmes, l’actrice britannique Tilda Swinton semble avoir mis tous les observateurs d’accord. Son rôle de mère dépassée par son fils difficile dans We need to talk about Kevin a été très largement salué. Bruno Cras, spécialiste cinéma d'Europe 1, a même parlé d’un film "parti pour la Palme d'or".
Reste que Radu Mihaileanu, multi-césarisé pour Va, vis et deviens et Le Concert, n’a pas encore présenté son film, La Source des femmes. Une présentation tardive qui pourrait bien lui être bénéfique. Mais des bruits de couloir au palmarès, il y a un long chemin. Attendons donc la délibération des jurés dimanche, et l’annonce des prix. D’ici là, patience !