La crise n'épargne pas les stars de cinéma françaises. En 2009, les dépenses liées à la rémunération des interprètes ont représenté 11,4% des coûts de production d'un film en moyenne, soit "le plus bas niveau depuis les sept années étudiées" par le CNC, note l’organisme dans son bilan annuel. Les stars en particulier ont dû faire des concessions, puisque les dépenses engagées pour les rémunérer ont chuté de 19,1%. Les premiers rôles n'ont capté que 59,3% de l'enveloppe consacrée à l'interprétation, contre 67% en 2008.
Négociations plus serrées
Chez Artmedia, la plus importante agence qui représente 600 artistes dont Nathalie Baye, Daniel Auteuil, Sophie Marceau ou Jean Rochefort, on confirme que les stars ont dû faire des concessions, dues aux négociations plus serrées entre producteurs et agents, indiquent les professionnels.
"Il est important que les films se fassent, que la machine continue à tourner malgré la crise et les acteurs les mieux payés l'ont bien compris", indique Bertrand de Labbey, patron d'Artmedia. "Nous n'étions pas loin d'une économie de gabegie avec des dépenses de représentation, exigées par certains, qui devenaient gênantes" poursuit-il, estimant que l'industrie pourrait commencer à sortir de la crise en 2012.
Intéressement aux recettes
Ainsi Gérard Depardieu - sur Mammuth de Benoît Delépine et Gustave Kervern -, Catherine Deneuve, Jean Dujardin - sur le dernier Bertrand Blier -, ou encore Djamel Debbouze ont-ils récemment accepté une baisse conséquente de leur cachet, contre un intéressement aux recettes en cas de succès.
Sous couvert d'anonymat, le dirigeant d'une société de production confirme. "Dans un contexte de crise, certains premiers rôles font un effort. En contrepartie, ils sont associés au succès du film avec une prime indexée sur le nombre d'entrées", explique-t-il. "Un comédien qui exige deux millions d'euros par film ne demandera plus que 1,5 million mais il négociera 10% supplémentaires à partir d'un million d'entrées, et encore 5% après un million et demi", précise cette source.
4,4 millions d’euros pour Dujardin
Mais ces rémunérations variables ne concernent que les têtes d'affiche, soit moins d'une cinquantaine de stars. De l'avis général, les comédiens ordinaires subissent eux, de plein fouet, la baisse des budgets.
Fin février, Le Figaro publiait un classement des acteurs français les mieux payés en 2009. Jean Dujardin le domine avec 4,4 millions d’euros gagnés l’an dernier, il se place devant Dany Boon et Sophie Marceau.
- Les stars de cinéma sont-elles trop payées ?