60.000 mètres carrés, 5.000 tonnes d'acier, 4.500 tonnes de métal, entre 2.400 et 3.500 places et un coût total d'environ 386 millions d'euros, la Philharmonie de Paris, imaginée par l'architecte Jean Nouvel, va enfin ouvrir ses portes, mercredi à La Villette. Le chantier de cette véritable "Cité de la musique", pharaonique, a pris beaucoup plus de temps que prévu. Les embûches ont été importantes mais ce nouveau lieu musical devrait relever un défi : mettre la musique classique à la portée de tous, grâce à une architecture de pointe.
#ParisPhil15 J-2 de l'inauguration de la @philharmonie : lire l’interview de Laurent Bayle > http://t.co/T2O1kQccxUpic.twitter.com/3az1olDmUX— Ministère CultureCom (@MinistereCC) 12 Janvier 2015
Une salle "unique au monde". "Au deuxième balcon, au plus haut de la salle, c'est là qu'il faut aller pour avoir la vue la plus spectaculaire", raconte Thierry Geffrotin. Le journaliste spécialiste de la culture à Europe 1 décrit une salle de 22 mètres de haut, "l'équivalent d'un immeuble de sept étages", dit-il. "Mais plus que la hauteur, c'est le mouvement, la fluidité qui se dégage du lieu", assure-t-il. La salle parisienne est le fruit d'un concept nouveau sur lequel a travaillé Brigitte Métra, l'une des collaboratrices de l'architecte Jean Nouvel. "La philharmonie de Paris est unique au monde", explique la professionnelle, "C'est une grande première. Cette salle enveloppante suspendue dans le vide avec des nuages au plafond qui servent de réflecteurs acoustiques, vous n'en verrez pas une deuxième qui lui ressemble", confie-t-elle à Europe 1.
Un défi acoustique. "Jean Nouvel a relevé le défi de l’acoustique et de la flexibilité scénique pour faire de la salle un équipement que le monde entier va envier à Paris", espère Laurent Bayle, président de la Philharmonie de Paris. Fleur Pellerin a, quant à elle, salué une salle "unique en Europe". La ministre de la Culture a précisé que l'établissement allait être "un élément majeur pour le rayonnement de la musique en France." Au programme, du classique, avec des concerts de Ravel, Debussy ou Rameau à venir, mais aussi d'autres types de musiques, comme de la musique traditionnelle indienne ou encore l'électro-pop du musicien canadien Chilly Gonzales.
L'Orchestre de Paris a fait sonner, lundi, ses premières notes dans la grande salle très design :
Magnifiques répétitions hier où la Philharmonie sonnait pour la 1ère fois avec l'Orchestre de Paris. RT@philharmonie: pic.twitter.com/lfHxD86hhb— Bruno Julliard (@BrunoJulliard) 13 Janvier 2015
Des polémiques. Pourtant, la salle a accumulé les retards de travaux. Le projet a fait face à "un certain nombre de rebonds et de polémiques publiques", a confié Laurent Bayle. Au cœur des discussions : l’évolution du coût des travaux, l’implantation du projet dans un quartier mixte bordant le Grand Paris et le périphérique, mais aussi le type de musique qui y sera jouée. Si le lancement officiel de la Philharmonie de Paris, sur une décision commune de l’Etat et de la Mairie de Paris, date de 2006, il a bien fallu huit ans pour que la salle voie le jour. Près d'elle, la Cité de la musique que l'on connaît, est désormais rebaptisée Philharmonie 2.