Avec Grace de Monaco du réalisateur français Olivier Dahan, c’est un film polémique qui fait l’ouverture du festival de Cannes. Ce sont d'abord des désaccords de fond qui ont opposé le réalisateur et le producteur. Puis la famille princière s'est mise à crier au scandale. Europe 1 a vu le film en avant-première et vous donne son avis.
Grace de Monaco "n’est pas un biopic". Avec Grace de Monaco, Olivier Dahan a choisi de se concentrer sur l’année 1962, et plus précisément sur six mois de la vie de la principauté de Monaco. Grace Kelly est mariée au prince Rainier III depuis six ans. Mère de deux enfants, Caroline et Albert, elle s’est éloignée depuis longtemps des plateaux de cinéma d’Hollywood. Son quotidien est beaucoup moins glamour. Elle se sent malaimée par son peuple, notamment parce qu’elle parle mal français. Le grand réalisateur Alfred Hitchcock, qui avait lancé sa carrière avec le film Le crime était presque parfait, vient lui proposer un rôle dans son prochain thriller, Pas de printemps pour Marnie. Mais, malgré son amour pour le cinéma, elle renonce à faire ce film pour assumer le rôle de sa vie, celui de princesse du Rocher.
"Si les spectateurs vont voir un biopic, ils risquent d’être déçus", prévient Mathieu Charrier, journaliste à Europe 1. Le réalisateur Olivier Dahan a d’ailleurs lui-même insisté sur ce point, assurant n’avoir "jamais voulu réaliser un biopic". Il a filmé la métamorphose de l’actrice en princesse, sur fond de tensions politiques.
Nicole Kidman en Grace Kelly : la ressemblance n’est pas frappante. La princesse est incarnée à l’écran par Nicole Kidman. Si l’actrice australienne s’en sort très bien, la ressemblance physique avec la vraie princesse n’est pas frappante, explique Mathieu Charrier. "Évidemment, avec la coiffure de Grace Kelly, avec ses robes ou ses lunettes de soleil", confie le journaliste d'Europe 1, "l’illusion finit par fonctionner" Mais la magie n’est plus à l’œuvre à l’heure des gros plans sur le regard. De manière générale, le réalisateur "n’a pas cherché la parfaite ressemblance", ni pour le personnage de Rainier, ni pour celui d’Hitchcock ou du général de Gaulle. Il s’agit bien d’une fiction.
La princesse a le beau rôle. Le film d’Olivier Dahan avec Nicole Kidman et Tim Roth, qui raconte l’opération de reconquête entreprise par Grace Kelly pour renouer avec son peuple, "lui donne clairement le beau rôle", raconte Mathieu Charrier. L’ex-actrice passe pour celle qui a renoncé à Hollywood, qui a renoncé à sa vie de femme pour honorer ses fonctions. Le prince Rainier, au contraire, passe pour un prince auquel la situation échappe.
Mais pas le prince Rainier… Le film fait polémique depuis plusieurs mois. La famille de la princesse avait expliqué ne souhaiter en aucune manière être associée au long-métrage, regrettant "qu’il ne reflète aucune réalité et que son histoire ait fait l'objet d'un détournement à des fins purement commerciales". Pourtant, la famille n’aurait toujours pas vu le film et sa colère émanerait de ce qu’on lui aurait rapporté du long-métrage. Quant aux raisons de sa colère, elles apparaissent plus clairement à la vue du film : "le couple n’a pas d’amour fou l’un pour l’autre. D’autre part, le prince Rainier apparaît comme faible à l’écran. Il est austère, peu aimant, peu souriant et semble incapable de faire face à de Gaulle", raconte Mathieu Charrier. Une image qui n’a pas dû plaire à ses enfants.
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