Jean-Jacques Annaud avait su toucher 9 millions de spectateurs avec son film L'Ours, sorti en 1988. Avec Le Dernier loup, le réalisateur s'attaque pour la troisième fois au monde animal, après Deux frères, sorti en 2004. Il s'est inspiré d'un livre qui a connu un franc succès en Chine, Le Totem du Loup, publié en 2004 par Jiang Rong, pour raconter l'histoire d'une passion : celle d'un jeune homme pour l'animal sauvage, sous la Révolution culturelle, en 1969. Le réalisateur tenait à travailler avec de véritables animaux, en faisant le moins possible appel à l'animation numérique. Mais ce genre de tournage en pleine nature n'est pas de tout repos. Europe 1 revient sur les conditions de ce film ambitieux, tourné en 3D.
Trois ans de dressage. C'est le Canadien Andrew Simpson qui s'est chargé de dresser la plupart des loups du film. Un loup étant particulièrement difficile à dresser, le professionnel s'est installé à Pékin pendant trois ans. L'objectif ? Prendre les louveteaux sous son aile dès leur plus jeune âge pour avoir plus de chances de les apprivoiser. Il a donc élevé une trentaine de louveteaux au biberon pour les habituer à l'homme.
Un tournage dangereux. Le tournage dans les steppes de Mongolie a été particulièrement rude. D'abord à cause des conditions météorologiques. Certaines scènes ont été réalisées de nuit, sous la neige et en présence des animaux. Sur le tournage, on comptait d'ailleurs 25 loups, 200 chevaux et pas moins de 1.000 moutons. D'autre part, des loups et des chevaux ont été réunis dans certaines séquences, dangereuses. Le loup étant pour le cheval un prédateur, l'équipe a dû fabriquer des "enclos gigantesques" afin d'éviter au maximum que les animaux ne soient mélangés, a confié le réalisateur. Tous les entraînements se sont faits de l'un et de l'autre côté de cette barrière pendant les mois précédant le tournage.
Le défi technique. Diriger un loup est également une affaire complexe. Les dresseurs étaient par conséquent omniprésents sur le tournage. Pour réaliser ses images, Jean-Jacques Annaud a eu recours à des drones pour des plans aériens et parfois aussi à cinq caméras. Quant aux barrières de protections élevées entre loup et chevaux, pour assurer la sécurité de ces derniers, elles ont tout simplement été effacées en post-production. Les effets spéciaux ont donc été utilisés en dernier recours, lorsque les scènes représentaient trop de danger pour les animaux.
Entre la préparation et le tournage, il a fallu sept ans à Jean-Jacques Annaud pour mener à bien son projet. En Chine, le film, d'une beauté sidérante, a attiré plus d'un million de spectateurs le jour de sa sortie et plus de 7 millions de personnes en une semaine, selon le Parisien. A titre de comparaison, Lucy, le dernier très gros succès de Luc Besson, avait attiré 6 millions de spectateurs en Chine en 10 jours à peine.
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