Les tableaux de l'artiste français Pierre Soulages, tous sobrement intitulés "Peinture", jouent avec les reflets de la couleur noire, auxquels le peintre a même donné un nom : "l'outrenoir". Un "outrenoir" qui attire des hordes de visiteurs dans le musée à son nom ouvert il y a deux mois, à Rodez, sa ville natale. La foule se presse devant le musée, au point que les entrées se font au compte-gouttes, pour tenter de réguler le flux de visiteurs. "Jamais on aurait pu imaginer ça", affirme Benoît Decron, le conservateur du musée, qui ne cache pas son étonnement devant l'affluence. "Mercredi on a accueilli 1.700 personnes en moins de six heures, on est extrêmement surpris de voir autant de monde."
"L'art est à tout le monde". "Ce musée prouve bien que ce ne sont pas des Bac + 5 ou des Bac + 8 qui fréquentent le musée", commente le conservateur Benoît Decron. "Le public qui vient ici est très mélangé." La moitié des visiteurs seulement sont de la région. Les autres viennent du monde entier. "L'art appartient à tout le monde, à qui le regarde", rappelle le conservateur.
"Soulages, c'est Soulages". Françoise et Gabrielle, deux Parisiennes en vacances dans la région, se sont rendues au musée. Les deux femmes, elles, ne sont pas du tout surprises de voir autant de monde autour d'elles : "C'est l'événement de l'année non?", fait remarquer la première. "On aime ce qu'il crée, ce qu'il nous évoque", affirme l'autre. "Un musée d'un type qui est encore vivant c'est important, et puis Soulages c'est Soulages quand même non ?" s'exclame la seconde, ne cachant pas son admiration.
En seulement deux mois, le musée a ainsi atteint l'objectif qu'il s'était fixé pour l'année entière : 60.000 visiteurs.