"Je fais front". Maryse Wolinski, l'épouse du dessinateur Georges Wolinski, assassiné le 7 janvier dernier lors de la tuerie de Charlie Hebdo, s'est exprimée mardi dans l'émission Europe Soir. Alors qu'un nouveau numéro de Charlie Hebdo paraît mercredi sous le titre "C'est reparti !", elle livre ses sentiments sur les dramatiques événements qu'elle vient de vivre.
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"Depuis 47 ans, je vivais une aventure extraordinaire avec cet homme merveilleux qu'était Georges Wolinski. Par conséquent, aujourd'hui, je ne peux pas aller très bien, c'est certain", confie Maryse Wolinski. "En tuant mon mari, on m'a arraché quelque chose de moi-même. Nous avions construit notre vie à deux, et maintenant, il faut que je construise une vie autour de moi".
"On m'a arraché quelque chose de moi-même" :
Maryse Wolinski : "C'est un combat pour la...par Europe1frLe jour de l'attentat, Maryse Wolinski était dans un taxi quand elle a appris la tuerie de Charlie Hebdo. "J'ai eu un coup de fil de mon gendre qui m'a demandé de rentrer chez moi", se souvient-elle. "Je suis rentré chez moi et une heure plus tard, mon gendre m'a appris que mon mari était mort".
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Georges Wolinski n'avait pas fait part à son épouse d'éventuelles craintes. "Il ne m'en parlait pas. Il faisait des dessins politiques ou des dessins de sexe. Il n'a jamais fait de dessins sur Mahomet. Il se demandait si ça servait vraiment à quelque chose", se souvient d'ailleurs Maryse Wolinski. "Peut-être sentait-il le danger". Mais "jamais il ne se serait désolidarisé de cette équipe, comme moi aujourd'hui. Dans mon immense chagrin, je ne peux pas me désolidariser. Ce n''est absolument pas possible".
"Il aura fallu tant de morts"... Maryse Wolinski est satisfaite du retour en kiosque du journal satirique. "C'est très bien qu'il y ait un nouveau Charlie Hebdo, que le journal reparte. Les fondateurs, ces hommes précieux et très talentueux ne sont plus là. Il faut que Charlie Hebdo soit un autre Charlie Hebdo", estime Maryse Wolinski. "Il aura fallu tant de morts, et la mort de ces gens précieux : Bernard Maris, Cabu, Georges Wolinski, Tignous... pour qu'il y ait des dons, de l'argent. Le journal ne pouvait plus paraître, il n'y avait plus d'argent". Et l'épouse du dessinateur assassiné de conclure : "Maintenant, la vie continue, le combat continue".