Orphelin d'un père suicidé lorsqu'il avait quatre ans, sous la responsabilité d'une mère alcoolique et sans le sou, il a grandi dans la misère, dans une cabane en bois, en pleine forêt landaise, sans eau ni électricité, à six kilomètres de son école. Aujourd'hui, Patrick Bourdet est PDG AREVAmed, une filiale d'Areva qui lutte contre le cancer. Il raconte son histoire dans le livre "Rien n’est joué d’avance", chez Fayard, co-écrit avec le journaliste Guillaume Debré. Et il était vendredi l'invité d'Europe1.
"Il y a toujours un point lumineux". "Ma vie a vraiment commencé un peu avant mes 16 ans. Dès que je pouvais, je fuguais. Puis a 16 ans, j'ai été placé dans une famille d’accueil qui m'a permis de me tirer d'affaires. Je m'y sentais aimé et en sécurité", raconte-t-il. "A partir de là, j'ai commencé à grandir. Puis j'ai eu un appartement et j'ai commencé à travailler, comme balayeur à l’arsenal de Cherbourg", décrit-il. "Je me suis toujours dit que j’étais déterminé à cheminer, à avancer".
"Ne jamais renoncer". En 1988, il signe un CDI à Cogema, appartenant aujourd'hui à Areva, et a gravi les échelons. "Pour sortir de la précarité, j'ai commencé à étudier, cela me faisait me sentir en sécurité. J'ai fait un Master, HEC... Et le temps m'a appris à me méfier des présupposés. Aujourd'hui, jamais je n'embauche quelqu'un sans un échange avec la personne", assure-t-il. À tout jeune désespéré, il "invite très humblement à ne jamais renoncer. Il y a toujours un point lumineux à l'autre bout du tunnel. Le regard sur la situation est très déterminant".