"Y'a pas de viol dans cette histoire", a affirmé Costa-Gavras lundi matin sur Europe 1, signataire d'une pétition dénonçant l'arrestation de Roman Polanski dimanche en Suisse. Le cinéaste franco-polonais est poursuivi depuis plus de 30 ans aux Etats-Unis pour une affaire de moeurs et risque l'extradition. "Vous savez, à Hollywood, les metteurs en scène, les producteurs sont entourés de très beaux jeunes hommes, de très belles jeunes femmes qui sont grands, blonds et bien bronzés. Prêts à tout", explique le cinéaste à Marc-Olivier Fogiel. A la remarque que "la fille n'avait que 13 ans", il rétorque : "Mais vous avez vu les photos ? Elle fait 25 ! Donc, il faut cesser de parler de viol."
A la question de savoir si Roman Polanski ne ferait pas mieux d'affronter une fois pour toute la justice américaine, Costa-Gavras évoque une justice inéquitable : "Ca dépend quel juge il va affronter là-bas. Si c'est un juge fédéral, ça peut aller. Si c'est un juge élu, il risque de prendre cinq ans, ou même plus. C'est absolument lamentable pour cette histoire-là", dit-il.
Costa-Gavras accuse le Festival de Zurich de mollesse, "il aurait dû s'arrêter", et s'en prend à la Suisse : "Polanski, depuis des années, il va souvent en Suisse et il a jamais été dérangé". Le cinéaste insinue que cette arrestation est directement liée à la "loi contre les tricheurs qui déposent leur argent en Suisse". "C'est quand même lamentable, c'est le premier qui est arrêté. On n'a pas entendu le nom de quelqu'un d'autre qui fut arrêté pour des raisons beaucoup plus graves que celles qu'on accuse Roman."
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