Les super-héros Marvel sont nés dans les années 30, sous le crayon de grands dessinateurs, comme Jack Kirby, le créateur de Captain America. Avec Stan Lee, on lui doit aussi les Avengers, Thor, Hulk ou encore les X-Men. Ces super-héros, qui ont inspiré les films, les œuvres de grands artistes contemporains ou de multiples produits dérivés prisés par les collectionneurs, continuent d’exister et suscitent même un engouement toujours plus grand.
Le Soldat de l’Hiver n’est pas encore sorti dans les salles que les scénaristes planchent déjà sur le troisième volet de Captain America. La FOX se met elle aussi sur les rangs, en annonçant plusieurs films Marvel pour 2017, Wolverine 2 (en attendant un nom officiel), et The Fantastic Four 2. Alors même que le tournage du premier n’a pas encore commencé. Dans ce contexte, le Musée Art Ludique à Paris, consacre une grande exposition à ces personnages devenus mythiques, à travers 300 planches originales.
>>> Jean-Jacques Launier, commissaire d’exposition et fondateur du musée, a expliqué à Europe1.fr pourquoi les super-héros ont toujours autant de succès :
Parce qu’ils sont ancrés dans le réel. "Les super-héros, paradoxalement, sont toujours arrivés dans les périodes de trouble de notre histoire. Le tout premier arrive juste après la grande crise de 1929, en 1932. En 1940, il y a Captain America, qui arrive pendant la guerre et on le voit combattre contre les Allemands puis les Japonais. Stan Lee, le créateur de la plupart des super-héros Marvel, l’explique très bien : dans les années 60, les gens avaient très peur de la bombe atomique avec la Guerre Froide. C’est dans ce contexte que sont nés ce qu’on pourrait appeler "enfants de l’atome" : Les 4 Fantastiques, Hulk, ou Iron Man, qui ont des pouvoirs soit atomiques, soit de rayon gamma."
Parce qu’on s’identifie à eux. "Les super-héros ont un côté chevaleresque. Dans la plupart des cas, leur mission les oblige à ne pas avoir de fiancée, à se cacher (ils ont souvent des masques) pour préserver leur entourage et pour lutter contre le mal en permanence. Spider-Man, comme tous les super-héros, a un pouvoir d’identification majeur, pour plein de raisons : c’est vraiment un personnage dans lequel on se retrouve quand on est adolescent. Il a plein de problèmes avec les filles, il souffre de l’attitude de garçons plus forts que lui dans son lycée… Mais une fois qu’il détient son super- pouvoir, il a cette phrase célèbre : Un grand pouvoir amène de grandes responsabilités. D’un seul coup, il est donc obligé de se transcender. A chaque fois, on retrouve dans ces super-héros, très différents les uns-des autres, ce pouvoir qui incite à être un peu meilleur. Certains sont drôles, d’autres dramatiques, mais il y en a toujours un dans lequel on peut trouver des valeurs qui nous sont propres et qui nous aident, soit à avoir un peu le moral, soit à nous faire progresser."
Parce qu’ils sont "artistiquement incroyables". "Des années 40 jusqu’aux années 70, le dessin de Jack Kirby, le co-créateur de Captain America, est époustouflant. Il est le créateur de plus de 5.000 personnages, mais il a aussi été l’un des premiers à dessiner un homme élastique, ou un homme qui prend feu, la torche humaine. Il s’est interrogé sur la manière de dessiner la puissance, le super-pouvoir et, par là, il a influencé tous les artistes de bande-dessinée ensuite et tous les créateurs de jeux vidéos, ainsi que tous les artistes contemporains. Parmi ses grands admirateurs, on compte les Américains Andy Warhol et Jeff Koons.
Parce que le cinéma les a fait évoluer. Le cinéma et les artistes ne se contentent pas de les reprendre tels qu'ils sont représentés sur les planches d'origine, mais ils se les approprient. "Les artistes créateurs notamment, comme Ryan Meinerding, qui redessine complètement les personnages, en gardant l’esprit de départ".
"Le Captain America qu’on voit dans le dernier film Le soldat de l’hiver, est complètement retravaillé par les artistes d’aujourd’hui mais en même temps il ressemble au personnage d’origine. Et le propos du film est très intéressant : dans les années 40, le personnage se bat aux côtés des GI, aujourd’hui, dans notre univers un peu paranoïaque, lui-même se demande s’il est dans le bon camp. A force de surveiller les gens, ça devient de la terreur, se dit le personnage à l’écran. Il y a donc une vraie réflexion et un accompagnement de notre histoire par les super-héros."
L'ART DES SUPER-HEROS MARVEL - Du 22 mars au 31 août 2014, Art Ludique-Le Musée.
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