5 bis, rue de Verneuil. Pour les fans de Serge Gainsbourg, l’adresse est évocatrice. Car c’est à cette adresse du VIIe arrondissement parisien que le musicien a vécu durant une vingtaine d’années. C’est aussi là que l’homme à la tête de choux est mort. Il s’y était installé en 1969, invoquant deux motifs importants : Juliette Gréco habitait le coin, et le tabac n’était situé qu’à 100 mètres !
Un véritable mausolée
Depuis la mort de Serge Gainsbourg, le "5 bis" est devenu un véritable lieu de pèlerinage pour les passionnés, et les visiteurs de passage. Au beau milieu d’une rue presque immaculée, très chic, la demeure du poète s’inscrit comme une immense tache de couleur. Un mur entièrement recouvert de graffitis témoigne de l’engouement quasi mystique que suscite le lieu. De la Javanaise à l’Hippopodame, en passant par Melody Nelson, tout y passe…. Déclarations d'amour, paroles de chansons, poèmes et dessins... Les nostalgiques ont aussi pensé à Gainsbarre et déposé deux bouteilles d'alcool devant la grille.
"On sent la présence de Gainsbourg ici", confie à Europe 1 Christelle, une jeune femme venue de Suisse. Elle regrette d’être venue les mains vides, sans pinceau. Elle finira par esquisser une bouche avec son rouge à lèvres.
Dans l’antre de l’artiste
De son vivant, Serge Gainsbourg avait dû faire repeindre le mur plusieurs fois, du fait de la pression du voisinage. Cela le rendait, paraît-il, très malheureux, à tel point qu’il fallait que les graffitis reviennent pour qu'il retrouve le sourire.
En revanche, Serge ne descendait pas chaque fois qu'un admirateur sonnait à la porte à code. Et ce code, une jeune fille de 13 ans l’a composé par hasard en 1986. Elle s'appelle Aude Turpault. Ce jour-là, il pleut. Elle est trempée. Elle sonne trois fois. L’adolescente d’autrefois a écrit un livre, baptisé simplement 5 bis. Aujourd'hui, elle préfère éviter la rue, car cela lui rappelle trop de souvenirs.
« Il y a une chaleur qui vous happe »
L’intérieur est resté intact
Fait exceptionnel, rien n'a bougé à l’intérieur de la maison, qui appartient désormais à Charlotte Gainsbourg, qui y a vécu et s'y rend encore régulièrement, comme l’explique le journaliste Gilles Verlant.
L’œuvre « invisible » de Gainsbourg
Le projet de musée a été abandonné par la famille et aussi par la mairie de Paris, qui se penche sur la possibilité de donner le nom de Serge Gainsbourg à un conservatoire ou une salle de concert. A suivre.