"J'ai fait un amalgame maladroit sur l'Holocauste, j'en suis désolé et je le regrette". Tels sont les propos du réalisateur Oliver Stone (Né 4 juillet, JFK, Wall Street, etc.), suite à la polémique qu’il avait créée il y a quelques jours.
Des paroles ambigües
Le week-end dernier, Oliver Stone donnait en effet une interview au journal Sunday Times. Il y a tenu des propos extrêmement ambigus sur la communauté juive, affirmant que la culture occidentale mettait l'accent sur l'Holocauste, parce que les juifs "contrôlent les médias". Il avait également déclaré qu'Adolf Hitler "avait fait bien plus de mal au peuple russe" qu'aux juifs.
De nombreuses protestations avaient fusé suite à ses propos. Le Centre Simon-Wiesenthal, une ONG aidant à la mémoire de l'Holocauste, avait ainsi qualifié Oliver Stone "d’un perroquet de plus dans le chœur antisémite", et avait incité Hollywood à s'insurger contre ses paroles.
Le réalisateur a tenu à s’excuser quelques jours plus tard de ses propos. "En essayant d'avoir une vision historique plus large sur les atrocités commises par les Allemands envers de nombreuses personnes, j'ai fait un amalgame maladroit sur l'Holocauste, j'en suis désolé et je le regrette", déclare ainsi Oliver Stone dans un communiqué. "Bien évidemment, les juifs ne contrôlent pas les médias ou une quelconque autre industrie. Le fait que l'Holocauste soit aujourd'hui un sujet très important et toujours d'actualité est à mettre au crédit du travail inlassable de nombreuses personnes engagées dans le travail de mémoire sur cette atrocité. Car ce fut une atrocité".
Un homme à polémiques
Oliver Stone n’avait encore jamais été épinglé pour des propos antisémites, mais le réalisateur traîne depuis le début de sa carrière une réputation sulfureuse. Il aime ainsi à travers ses films s’attaquer à des sujets sulfureux (Platoon sur la guerre du Viêt Nam, Salvador sur la dictature militaire du pays).
Le cinéaste s’était aussi attiré les foudres de la presse en développant ses dernières années une sympathie pour les Forces armées révolutionnaires de Colombie, considérées aux Etats-Unis et en Europe comme un groupe terroriste. En 1994, son film Tueurs nés avait également été accusé d’avoir inspiré la tuerie de Rey-Maupin, deux jeunes gens qui avaient massacré plusieurs policiers quelques mois après la sortie du long-métrage.