Dans ce local où ils répètent, ces musiciens suivent évidemment les partitions… mais pas seulement ! Ils suivent un protocole bien strict, qui commence par le port de l'uniforme. Gildas Harnoy, le chef de la musique des gardiens de la paix, est organiste, flutiste et donc commissaire. Un titre honorifique qui lui permet d'être situé dans une hiérarchie : "Sur ma veste, il y a le galon, avec la feuille de chêne propre aux commissaires de police, et une lyre, qui symbolise la musique."
L'orchestre est convié lors de cérémonies officielles : promotions, hommages, accueil des représentants étrangers... "Dans le choix des partitions, il y a des évidences, par exemple, on ne peut pas parer à l'hymne des chefs d'État qu'on accueille", raconte-t-il à Europe 1. Le répertoire de cet ensemble particulier est validé par le préfet de police de Paris, qui peut avoir ses petites préférences, comme le confient les musiciens.
Mission première : représenter la police
La mission première de ces instrumentistes : représenter les gardiens de la paix. Musique et police font bon ménage selon Jean-Jacques Charles, adjoint du chef de la musique, ancien tromboniste et chef d'orchestre de l'ensemble : "Évidemment, tous les corps de police sont là pour assurer la sécurité et la répression, mais nous sommes là pour adoucir les mœurs, et il y a des messages qui passent beaucoup plus facilement, plus aisément grâce aux musiciens", confie-t-il.
Il faut aussi honorer la fonction. Il est parfois difficile de ne pas être ému ou emporter par un air émouvant, surtout lors d'hommages. "Je me souviens de nos performances après la vague d'attentats à Paris", se remémore Jean-Jacques Charles. "Lorsque nous participons à des cérémonies d'obsèques, évidemment ce sont des moments pesants, mais aussi fédérateurs. Là, le rôle de la musique institutionnelle est essentiel !"
Ce mardi soir, au programme pour la fête de la musique, à l'église Saint-Roch à Paris, où l'orchestre se réunit : du Tchaïkovski, mais aussi l'hymne à l'amour d'Edith Piaf.