"Un accord progressiste", "un retour historique"... Vincent Edin, journaliste, auteur de En finir avec les idées fausses sur les professionnels du spectacle (L’Atelier, 2015) a commenté l'accord trouvé dans la nuit de mardi à mercredi entre les employeurs et les salariés du spectacle. "C'est un accord qui satisfait tout le monde", pointe le journaliste. Il prévoit une hausse de 1% des cotisations pour les employeurs et l'ouverture des droits à l'indemnisation aussi bien pour les artistes que pour les techniciens, à partir de 507 heures travaillées sur 12 mois, ce que réclamait les salariés. Depuis 2003, il fallait réaliser ses heures sur dix mois ou dix mois et demi. "Là, c'est un retour historique".
"Le même coût que les travailleurs du régime général". Remontant aux années 1930, ce régime sectoriel d'indemnisation des périodes de chômage des artistes et techniciens du spectacle, est régulièrement critiqué pour son coût. Selon la cour des comptes, le régime des intermittents coûte 1 milliard d'euros. Il est d'environ 300 millions d'euros, selon l'Unedic. "On met les intermittents dans le même calcul que le régime de l'assurance chômage classique et évidemment, ce n'est pas le cas. Ils coûtent plutôt de l'ordre de 150 à 200 millions d'euros. C'est à dire la même chose que les travailleurs du régime général", nuance le journaliste.
"Je ne comprends pas bien l'idée qui consiste à dire que les intermittents sont des privilégiés, alors que la moitié d'entre eux touche le Smic", déplore Vincent Edin. "L’obsession est de faire baisser le nombre d'intermittents. Concrètement cela revient à vouloir faire augmenter le chômage."
"Le gouvernement a abandonné la culture". Reste que le budget de la culture n'a pas baissé depuis plusieurs années. "Depuis 2012, cela bouge assez peu. Mais la principale mesure du quinquennat, le pacte de responsabilité, comporte notamment un volet de baisse de dotations aux collectivités locales. Or ce sont des acteurs très importants de la culture", note le journaliste.
"L'emploi dans la culture, c'est très important. Ils sont non délocalisables, donc on devrait les soutenir. On a un gouvernement dit de gauche qui est au pouvoir depuis 2012 et qui a abandonné la culture. En 2015, pour la première fois, il y a eu beaucoup plus de festivals détruits que de festivals créés. L'enjeu qui est devant nous, c'est la diversité culturelle, c'est les petits festivals, c'est la vitalité des territoires", soutient Vincent Edin.