L'actrice Adèle Haenel, qui a dénoncé il y a quelques jours des "attouchements" subis quand elle était adolescente, a appelé samedi à "soutenir" la Française Valentine Monnier, qui accuse le réalisateur Roman Polanski de l'avoir violée en 1975 alors qu'elle avait dix-huit ans.
La "prise de conscience" évoquée par de nombreuses personnes depuis le témoignage d'Adèle Haenel "nous engage aujourd'hui à accueillir la parole de Valentine Monnier, à la soutenir, à prendre soin de son histoire", estime la comédienne dans un message transmis au Parisien et à Mediapart, et publié dans son intégralité sur Twitter par la journaliste de Mediapart Marine Turchi.
Affaire #Polanski:
— Marine Turchi (@marineturchi) November 9, 2019
Adèle Haenel réagit auprès de @Mediapart et de @le_Parisien au témoignage de Valentine Monnier et évoque aussi « une nouvelle prise de conscience »: pic.twitter.com/GiyF1bcXx9
Le Parisien a publié vendredi le témoignage de cette photographe, ancienne mannequin, qui explique avoir décidé de porter publiquement cette accusation en raison de la sortie en France du film J'accuse, qui porte sur une erreur judiciaire, l'Affaire Dreyfus. Elle indique ne pas avoir déposé plainte pour ces faits, prescrits. Ses accusations s'ajoutent à celles d'autres femmes contre Roman Polanski ces dernières années.
"Je sors bouleversée de la lecture de son témoignage"
"Je soutiens entièrement la démarche de Valentine Monnier et je sors bouleversée de la lecture de son témoignage. Je la crois. Sa démarche suscite d'autant plus d'admiration que son agresseur est puissant", ajoute Adèle Haenel.
L'actrice de 30 ans, devenue l'une des comédiennes les plus prisées et reconnues du cinéma français, a elle-même accusé un autre réalisateur, Christophe Ruggia, d'"attouchements" et de "harcèlement sexuel" alors qu'elle était âgée de 12 à 15 ans, dans une enquête publiée le 3 novembre par Mediapart. L'actrice avait déjà jugé lundi, dans un entretien au média en ligne, que la situation de Roman Polanski constituait "malheureusement un cas emblématique" d'abus.