C'est l'histoire d'une amitié indéfectible née dans le drame de la guerre 14-18. Le film Au revoir là-haut, adapté du roman de Pierre Lemaître, prix Goncourt 2013, sort mercredi en salles, et l'attente est grande. Le film raconte l'histoire de "deux amis de tranchées, Albert et Edouard, qui se sauvent l'un et l'autre". "Car ce n'est pas le tout d'avoir survécu, encore faut-il se réinsérer", souligne Albert Dupontel, réalisateur du film et invité de Melting Pop sur Europe 1, lundi.
"Un drame puissant". Le film s'ouvre sur une scène de tranchées de cinq minutes, qui montre le drame fondateur de la relation entre les deux personnages principaux. "Il fallait poser le drame décrit par Pierre Lemaître. C'est important de comprendre que ces gens, avant d'être des insolents sociaux, sont d'abord des victimes. Dans l'après-guerre, ils vont se venger du mal qu'on leur a fait. Mais faut-il encore montrer la scène fondatrice", explique le réalisateur. "On a reconstitué un drame puissant".
Des scènes "spectaculaires" et "intenses". Fort d'un budget de 17 millions d'euros, le film est sublimé par des effets spéciaux impressionnants. "Filmer le chaos, c'est facile. Il suffit de s'organiser, bizarrement. C'était même assez rigolo à faire. Pour autant, les scènes les plus intenses ne sont pas forcément les plus spectaculaires à l'image, mais celles qui sont le plus intensément vécues sur le plateau", soutient-il.
"M'accrocher aux autres acteurs". Dans Au revoir là-haut, Albert Dupontel ne s'est pas contenté de rester derrière la caméra, puisqu'il incarne l'un des deux personnages principaux, Albert. "Mégalomane absolu", ironise-t-il sur Europe 1. Mais sa présence au casting n'était pas prévue. L'acteur qu'il avait choisi initialement, le Belge Bouli Lanners, s'est désisté sur le tard, à deux mois du début du tournage. C'est donc Albert Dupontel lui-même qui a pris le rôle à son compte. "Je m'y suis collé, et la seule façon de m'en sortir, c'était de m'accrocher aux autres acteurs. Les regarder, les écouter. C'est une façon de s'oublier, comme dans la vie. Et la caméra aime bien quand on s'oublie", glisse-t-il.
Le résultat est "pas trop mal", selon les dires de l'acteur. Dans un sourire, il assure : "Ce que j'ai raté est à la poubelle, vous ne le verrez jamais."