Antoine de Maximy : "J’ai eu des madame de Maximy mais ma liberté passe avant tout"

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Aurélie Dupuy
Invité d'"Il n'y a pas qu'une vie dans la vie", l'aventurier de "J'irai dormir chez vous" assure qu'il veut poursuivre sa vie de voyages. Tout en se lançant un nouveau défi : la réalisation d'un film.
INTERVIEW

Il est parti seul en pirogue dans la forêt amazonienne, a dormi dans un volcan avec un masque à gaz, mangé du requin fermenté en Islande ou fait de la montgolfière au-dessus du Groenland. Antoine de Maximy a vécu une vie d'aventures, que les spectateurs scrutent depuis quinze ans dans l'émission J'irai dormir chez vous. Le voyageur aux mini caméras est d'ailleurs connu pour ce programme. Et même s'il assure que les situations les plus rocambolesques lui sont arrivées dans sa vie professionnelle antérieure, quand il était reporter de guerre ou qu'il faisait des documentaires animaliers, il a quand même (souvent) réussi à se faire des frayeurs avec J'irai dormir chez vous. Il a raconté ses aventures au micro d'Isabelle Morizet.

"La bonne personne au bon moment" 

Si le concept de son émission dure, elle avait à l'origine été rejetée partout. "On ne rentrait pas dans les cases", estime le reporter. D'une part parce que les images de ces pérégrinations n'avaient pas l'assurance d'être bien filmées : ses trois caméras sont sur lui, pas dans ses mains. "Quand je parle à quelqu’un, je le regarde dans les yeux et mes mains sont libres. Mais l’intensité passe, l’authenticité." D'autre part, il faut un bon alignement de planètes pour que les gens aient suffisamment confiance pour le laisser entrer dans leur intimité, leur foyer. "Une très bonne manière d’inspirer confiance aux gens, c’est qu’ils se sentent bien avec toi. C’est de les faire rire. Il y a aussi qu’il faut tomber sur la bonne personne. Tout le monde n’ouvre pas sa porte. Et c’est aussi la bonne personne au bon moment", explique-t-il.

"J'ai parfois vraiment pris des risques"

Sauf que l'expérience n'évite pas les situations hasardeuses. "J’ai pris parfois vraiment des risques." Si le spectateur a pu souvent se demander comment allait tourner une situation, Antoine de Maximy confirme que lui aussi s'est posé la question "avec une vraie incertitude", comme cette fois en 2006 en Bolivie. "J'ai eu vraiment peur." En train de se balader à La Paz, une femme se poste devant lui et lui demande son autorisation de tournage. Il demande si elle est de la police, demande sa carte.

Elle répond qu'elle donnera sa carte quand il donnera son autorisation. La situation s'envenime et elle lui dit de monter dans une voiture pour soit disant aller au commissariat. "Si je montais là-dedans, j’étais dépouillé dans le meilleur des cas. Après, tu ne sais pas jusqu'où ça va." Ils sont finalement embarqués au poste par la vraie police et des journalistes viennent le filmer en direct en le présentant comme un touriste qui a failli se faire enlever.

Entendu sur europe1 :
Sur la route, j’étais prêt à tout

Relâché, il va chez des gens rencontrés avant cet épisode qui lui apprennent qu'on le recherche. "Je suis rentré dans une voiture, couché sur une banquette pour quitter la résidence, j’ai passé la nuit à l’ambassade de France et le lendemain matin, un chauffeur m’amenait à l’aéroport. Sur la route, j’étais prêt à tout." C'est ce genre d'anecdotes qui l'ont poussé à se lancer dans une nouvelle aventure : réaliser son propre film, J'irai mourir dans les Carpates. "On va être dans la fiction. (...) Je me suis fait le plaisir d’écrire ce qui aurait pu arriver. Et heureusement que ça n’est pas arrivé", décrit l'aventurier qui devrait commencer à tourner en septembre s'il réunit suffisamment de fonds via la plate-forme Kiss Kiss Bank Bank. "Je ne vais pas faire un truc premier degré, il faut qu’on s’amuse, qu’on ait peur, que ça soit bien, qu’il y ait de l’émotion", assure-t-il.

Une maison qu'il ne compte pas aménager

Quant à se poser quelque part, l'homme de télé a bien une maison "lumineuse", dit-il, avant d'ajouter qu'elle est "peu aménagée, avec des ampoules nues au bout d'un fil et pas de rideaux". Il ne compte pas changer ce paramètre déco, tout comme il n'a pas envie de se "caser". "J’ai une fille, j’ai eu des madame de Maximy mais ma liberté passe avant tout et ça c’est très difficile de négocier." Toujours prompt à reprendre son sac à dos, il l'avoue volontiers : avoir une compagne n'est "pas [s]on truc. Je ne sais pas où je vais, mais j’y vais (...) Je ne serai jamais rassasié de ces voyages."