C'est un petit bonus pour tous ceux qui craquent pour la Playstation 5 : la console contient un jeu préinstallé, Astro's Playroom, présenté comme un tutoriel pour apprivoiser la nouvelle manette DualSense. Mais ne faites pas l'erreur de passer à côté pour lancer un "vrai jeu" ! Conçue par ASOBI Team au sein des studios japonais de Sony, cette aventure haute en couleur, qui exploite à merveille la technologie de la nouvelle génération de consoles, est un bonbon enrobé de nostalgie pour tous ceux qui ont grandi avec Playstation. Tout simplement notre premier coup de cœur sur la PS5.
Un jeu de plateforme "dans" la PS5
Astro's Playroom nous plonge littéralement à la découverte de la PS5 puisqu'il se déroule dans les entrailles de la console. Autour de la "Place du CPU" (le processeur), quatre mondes sont à explorer, correspondant à quatre composants : la carte graphique devient une jungle, le système de ventilation est transformé en centre aquatique, le processeur s'ouvre sur une autoroute et la mémoire est un champ reposant. Chaque monde est composé de quatre niveaux façon jeu de plateforme que l'on parcourt avec Astro, un petit robot.
"C'est un grand privilège d'avoir son jeu installé sur toutes les consoles !", se réjouit Nicolas Doucet au micro d'Europe 1. Français exilé au Japon, il est l'un des responsables créatifs des studios de Sony et le directeur d'Astro's Playroom. "Ce sera peut-être le jeu le plus joué de l'histoire de la Playstation. C'est excitant et en même temps ça met une petite pression. On l'a vraiment pensé pour qu'il mette en avant les nouveautés de la manette", explique-t-il.
Une nouvelle manette à appréhender
De fait, Astro's Playroom sert avant tout à apprivoiser la DualSense, la manette de la PS5. Celle-ci présente une vraie évolution par rapport à la DualShock 4 de la PS4, sur deux points : les gâchettes intègrent un système de résistance en fonction de l'effort à produire et les vibrations fonctionnent avec des "retours haptiques". Concernant les gâchettes, on se rend compte, grâce au jeu, qu'elles permettent de sentir la pression d'un ressort que l'on tend ou la corde d'un arc que l'on bande. Plus on appuie, plus cela devient "difficile". On vous rassure : pas besoin d'être Hulk. Il faut juste s'habituer au fait que la poussée n'est plus linéaire.
Mais la véritable innovation, c'est ce retour haptique tant vanté par Sony. Jusqu'ici, les manettes Playstation vibraient de manière uniforme, plus ou moins fort selon l'événement prenant place dans le jeu. Une fonctionnalité pleinement exploitée par Astro's Playroom. Les exemples ne manquent pas. Il y a d'abord cette séquence dans laquelle Astro pilote une fusée à deux réacteurs, contrôlés séparément par les gâchettes. Une poussée à gauche et c'est uniquement la partie gauche de la manette qui vibre. Une double poussée et c'est tout le contrôleur qui tremble. Plus fin encore : dans un niveau pluvieux, la pluie semble littéralement tomber sur la DualSense : on ressent des petits points de vibration un peu partout. C'est bluffant !
"On a réalisé plus de 80 tests sur la DualSense pour l'apprivoiser. Le plus simple aurait été de faire une collection de mini-jeux pour retranscrire tout ça. On l'avait déjà fait dans le passé alors cette fois on a eu envie d'une expérience plus cohérente", raconte Nicolas Doucet, qui se dit "bluffé" par la manette de la PS5. "J'ai été très surpris. La manette de la PS4 allait déjà assez loin, je ne pensais pas qu'on pouvait aller au-delà. Miniaturiser les retours haptiques, c'est dingue. Et je pense que ce n'est que le début, que la manette a des possibilités incroyables. Dans cinq ans, on regardera Astro's Playroom et on se dira que, finalement, ce n'était pas grand-chose."
Un voyage dans le temps nostalgique
Mais ce serait lui faire insulte que de réduire Astro's Playroom à son seul intérêt technologique. Certes, avec ses commandes minimalistes et ses checkpoints généreux, ce n'est pas vraiment ce qu'on pourrait appeler un jeu difficile. Pas plus qu'il n'est long d'ailleurs : 3-4 heures en ligne droite. Mais chaque monde est franchement beau, l'humour est au rendez-vous et les mécaniques de jeu suffisamment fluides pour avoir envie de le finir à 100%. Et c'est bien ce que l'on vous recommande de faire. Car l'intérêt du titre est de trouver tous les artefacts cachés. Artefacts qui sont en fait des objets phares de l'histoire de Playstation.
C'est un vrai musée qu'il faut bâtir, un temple nostalgique pour ceux qui ont grandi avec Playstation. Il y a les consoles en elles-mêmes bien sûr, les manettes, mais aussi toute une pelletée d'accessoires plus ou moins tombés dans l'oubli comme la caméra EyeToy, les cartes mémoire des premières Playstation, les disques UMD pour la PSP, etc. "On ne voulait pas des collectibles qu'on accumule sans vraiment savoir pourquoi", précise Nicolas Doucet. "Puisqu'Astro vit dans la manette et visite la PS5, on s'est dit que ce serait sympa de pousser l'idée de l'hommage à Playstation jusqu'au bout."
"C'était assez rigolo à faire. Pour modéliser tous ces objets, il a fallu qu'on se les procure et pour les plus anciens ça n'a pas été simple. On s'est amusé à recréer les moindres détails", explique Nicolas Doucet. "On a aussi voulu glisser des clins d'œil à l'histoire des jeux Playstation. On a déguisé des personnages avec les costumes de héros cultes. Regardez-bien, il y en a partout !", prévient-il. Ces petites attentions sont un régal. Elles poussent à refaire encore et encore tous les niveaux jusqu'à dénicher les artefacts manquants, histoire de s'offrir un émouvant voyage dans le passé avant de plonger dans le futur avec la PS5.