Le grand public l'a découvert dans 120 battements par minute, Grand Prix du dernier festival de Cannes. Pourtant Nahuel Perez Biscayart ne se destinait pas forcément au cinéma, encore moins à jouer en France. "Je n’avais jamais rêvé d’être comédien", confie l'acteur argentin de 31 ans dans l'émission Un dimanche de cinéma. Il voulait simplement se libérer d'une adolescence stricte au collège. Sans pouvoir évaluer les conséquences de l'après festival de Cannes, il admet recevoir plus de scénarios. Le nouveau film d'Albert Dupontel, Au revoir là-haut, devrait aussi accroître sa visibilité.
"Le corps ne ment pas". Le film qui sort le 25 octobre est l'adaptation du roman de Pierre Lemaitre, prix Goncourt 2013. Nahuel Perez Biscayart y joue Edouard Péricourt, un dessinateur, fils de notable en conflit avec son père. Juste avant la fin de la guerre 14-18, il a une partie du visage arrachée par un obus. Il survit grâce à un soldat joué par Albert Dupontel. Ensemble, ils montent une arnaque aux monuments aux morts. L'acteur porte des masques durant le film. Il ne peut s'exprimer ni par la voix, hormis quelques bruits, ni par les expressions de visage. "On considère les yeux comme le plus important du monde. Dès qu’il y a deux yeux à l’écran, tout va bien. On ne valorise pas autant le corps. On peut mentir avec la parole et avec les yeux mais le corps ne ment pas", souligne le comédien, qui explique avoir essayé de "prendre les limitations comme une possibilité d’aller explorer ailleurs".
"Trouver l'électricité entre les personnages". La difficulté vient selon lui du fait "qu’on ne peut pas surjouer. Je me suis appuyé vraiment sur Albert [Dupontel], sur le côté comedia del arte ou le côté un peu extravagant du personnage, un peu mime aussi. C’est un mec qui, même s’il avait eu sa mâchoire complète, aurait été très expressif. C’est un artiste en avance sur son époque." Élément étonnant, Albert Dupontel lui a conseillé de ne pas lire le livre. "Il a bien aimé le côté étranger. Je connaissais ni le livre ni son travail en tant que réalisateur, il y avait une insouciance, j’arrivais très vierge", explique Nahuel Perez Biscayart. Mais Albert Dupontel et lui ont "beaucoup" travaillé. "C'était une épopée de trois mois et demi. On voulait être sûrs de trouver l’électricité entre les personnages, pour trouver notre binôme."
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