C'est l'un des films de ce début d'année : Babylon. Avec son casting de rêve (Brad Pitt, Margot Robbie, Tobey Maguire, Diego Calva...), le film nous plonge dans le Los Angeles des années 1920 et la décadence des débuts de Hollywood. Pour l'occasion, son réalisateur, Damien Chazelle, est revenu au micro d'Europe 1 sur la genèse de ce long-métrage. Un film qui prend également le thème du cinéma en toile de fond, six ans après le succès de La La Land, récompensé de six Oscars, dont celui du meilleur réalisateur.
"Le personnage principal du film, c'est Los Angeles"
"J'ai eu l'idée de faire ce film il y a une quinzaine d'années, au moment où je suis allé à Los Angeles pour la première fois. C'est une ville assez étrange et un peu surréelle. On n'a parfois pas l'impression d'être dans une ville", détaille le réalisateur. "Au début de mon séjour à Los Angeles, j'étais fasciné par l'histoire de cette ville et j'avais plein de questions en tête, notamment d'où tout ça vient ? Comment est née cette industrie, cette ville et cette transition ? C'est un peu l'histoire du film, cette transition entre le cinéma d'avant, quasi-sauvage, qui s'est transformé en vraie industrie, totalement réglée."
Les spectateurs suivent le destin d'une superstar du muet (Brad Pitt), d'une jeune actrice qui rêve de gloire (Margot Robbie), et un homme à tout faire (Diego Calva), à un moment de bousculement dans le monde du cinéma : le passage du muet au parlant. "Le personnage principal du film, c'est la ville, l'industrie, la société. Mon objectif était de capter toute une société en train de changer", souligne Damien Chazelle au micro d'Europe 1. "Tous les personnages sont des perspectives qu'on peut mélanger. On peut les utiliser afin de voir des éléments différents de ce changement et de cette société."
"J'ai eu envie de casser l'image de la ville"
Si l'histoire est démesurée, le film l'est tout autant. Des centaines de décors, de costumes et de figurants. L'excès de la période se retrouve dans chaque plan. Damien Chazelle "aime cette idée de faire un film de rebelle" et affirme avoir "essayé de faire quelque chose de différent". Une manière également de faire une satire d'Hollywood où "il y a aujourd'hui une forme de conformisme, de peur, voire de puritanisme, alors qu'il fallait une folie pour bâtir cette ville dans le désert et il y avait une manière de vivre très intense. J'ai eu envie de casser l'image actuelle de la ville."
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Un film réalisé pour être vu en salles, au moment où de plus en plus de réalisateurs se tournent vers les plateformes de streaming. Un nouveau basculement dans l'histoire du cinéma qui n'inquiète pas Damien Chazelle. "Je pense que c'est important de rester optimiste, même dans les périodes difficiles, et de se souvenir que l'histoire du cinéma, c'est une histoire de renouvellement. C'est une histoire de mort et de renaissance, un peu comme le sujet du film", sourit le réalisateur oscarisé. "Chaque fois qu'on pense que la salle, par exemple, va disparaître, ça revient. Et on a vu ça plusieurs fois dans l'histoire du cinéma", conclut le réalisateur au micro d'Europe 1.
Babylon est à découvrir dans les salles obscures dès ce mercredi 18 janvier.