Le faon le plus célèbre du monde, Bambi, souffle les bougies de son premier siècle d'existence. Pour l’occasion, l’histoire originale signée Felix Salten est rééditée avec les dessins du plasticien français Michael Cailloux. Mais derrière le côté enfantin et naïf de la version de Disney, son auteur autrichien proposait une allégorie plus sombre.
Une forêt hostile, des animaux qui s'entretuent... La version de Felix Salten n'est pas pour les petits ! Même la mère de Bambi connaît un destin encore plus tragique que celui que Disney lui a réservé. Ici, elle n'est pas tuée par un chasseur, notamment car Félix Salten en était lui-même un, mais par l’Autre, avec un A majuscule, un monstre qui traque les animaux et mord les arbres avec sa dent gigantesque.
Une fable sur la situation des Juifs dans les années 20 ?
"L'Autre, comme il n'est jamais nommé, Bambi ne sait pas qui il est réellement", explique au micro d'Europe 1, le plasticien Michael Cailloux, qui réalise les dessins de la nouvelle édition de Bambi. "Mais pour moi, ça fait beaucoup de référence à toutes les guerres", poursuit-il.
De confession juive, Felix Salten voyait en l’Autre, le régime nazi et l’antisémitisme, déjà installé en Autriche dans les années 1920. Alors, Bambi est-il une matéphore de la situation des juifs avant la Seconde Guerre mondiale ? Cette interprétation poussa en tout cas les nazis à brûler des exemplaires de Bambi, immortalisé par Walt Disney en 1942.