"Il va falloir du temps pour s'en remettre". Invité dimanche 10 novembre dans l'émission cinéphile Beau Geste sur France 2, Benjamin Lavernhe a pour la toute première fois réagi aux accusations d'agressions sexuelles visant l'abbé Pierre, qu'il a incarné au cinéma l'année dernière dans le biopic L’abbé Pierre : Une vie de combats. "C’est terrible. Je pense aux victimes, il y a 25 témoignages, mais c’est épouvantable", assure le comédien qui a énormément travaillé pour jouer le rôle de l'homme religieux, de ses 25 à ses 94 ans.
Après avoir s'être documenté sur l'abbé Pierre en lisant ses journaux intimes et en visionnant des heures d'archives, Benjamin Lavernhe pensait l'avoir compris. Quand l'affaire a éclaté, le comédien est tombé de très haut. "Forcément, on ressent une grande trahison, une grande tristesse. De la sidération. Je cherche des mots, mais c’est difficile de les trouver. De l’effroi, parce que quelque part, c’était un ami", confie-t-il face à Pierre Lescure.
"Déjà, je pense aux victimes. [...] On ressent une grande trahison, une grande tristesse."
— france.tv cinéma (@francetvcinema) November 10, 2024
Benjamin Lavernhe, qui a incarné l'Abbé Pierre au cinéma, évoque sa sidération après les témoignages des dizaines de victimes du fondateur d'Emmaüs.#BeauGestepic.twitter.com/F6tLaRzCpw
"La dualité de l'être humain, c'est toujours un choc"
"J’ai l’impression de l’avoir un peu connu. Pas si bien", poursuit-il, même s'il n'a jamais rencontré l'abbé Pierre. "Comment ce type qui a fait autant de choses extraordinaires a pu aussi mal se conduire ?", s'interroge aujourd'hui Benjamin Lavernhe. "La dualité de l’être humain… L’ambivalence, c’est toujours un choc et bien sûr qu’avec Frédéric Tellier et toutes les équipes, on est effondré. Et surtout la puissance du secret, se dire que l’on est passé à côté de ça et qu’on ne l’a pas vu, c’est ça qui est le plus terrible. Il va falloir du temps pour s’en remettre", conclut l'acteur.
La Fondation Abbé-Pierre a réaffirmé, mercredi 6 novembre, sa décision de changer de nom suite aux révélations d'agressions sexuelles visant le prêtre, décédé en 2007. "La Fondation change de nom, pas de combat. Nous ne faiblirons pas. Pour les personnes que nous accompagnons et car l'urgence sociale est là", a souligné Christophe Robert, le délégué général de la Fondation.