"J'en avais marre des BD avec seulement des héros blancs où les Noirs sont là pour décorer." Ryan Coogler, réalisateur de l'énorme succès au Box-office Black Panther est revenu jeudi à Cannes sur la genèse de ce premier film sur un super-héros noir.
Un film déjà "marquant de l'histoire du cinéma". Pour une leçon de cinéma devant une salle comble, dont le réalisateur Raoul Peck, nominé aux Oscars 2017 pour I'm not your Negro, l'actrice française Aïssa Maiga ou le chanteur The Weeknd, le réalisateur américain a été longuement interrogé sur ce film déjà "marquant de l'histoire du cinéma" selon Thierry Frémaux, le délégué général du Festival de Cannes. Projeté mercredi soir lors d'une séance sur la plage cannoise, ce film a déjà rapporté 1,3 milliard de dollars de recettes dans le monde, selon les résultats trimestriels de Disney publiés mardi.
"Il s'agit en fait de l'histoire d'un homme qui a une vision idéalisée de son père, de son pays, et qui est entouré par la mort", a développé Ryan Coogler, 31 ans. La mort, un thème sur lequel il est longuement revenu : pour les jeunes Noirs, "25 ans, c'est le chiffre magique, l'âge auquel tu es soit mort, soit en prison. Quand j'avais 22 ans, je me demandais chaque jour si quelqu'un allait me tuer", a-t-il lancé, revenant sur Oscar Grant, un jeune Noir abattu par la police qui a inspiré son premier film, Fruitvale Station (2013).
Influencé par sa famille et le cinéma étranger. Revenant sur son éducation cinématographique, des films de James Bond, et notamment Goldfinger, à la série des Parrains, Coogler a également souligné l'importance de sa mère : "Elle était Imdb (base de données de référence sur le cinéma mondial, NDLR) avant Imdb". "Et il y a deux films que j'ai vus avec mon père, qui m'ont vraiment marqué en tant qu'homme, Boy'z in the Hood et Malcolm X. J'étais superjeune, c'était superviolent et pas du tout pour les enfants !". Tout en mettant aussi en avant l'importance de certains réalisateurs étrangers, comme les films du Français Jacques Audiard, La Haine de Mathieu Kassovitz et Timbuktu, du Mauritanien Abderrahmane Sissako, qu'il a regardé "pour essayer de comprendre à quoi ressemble l'Afrique", pour Black Panther.