"Une fille facile" de Rebecca Zlotowski, qui met en scène l'ex-escort girl Zahia Dehar pour ses débuts au cinéma, et "Alice et le maire" de Nicolas Pariser ont été primés jeudi à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes. Le premier a reçu le prix SACD (Société des auteurs compositeurs dramatiques) et le second le prix du meilleur film européen, décerné par Europa Cinema Label.
"Une fille facile", premier rôle pour l'ex-escort girl Zahia Dehar
"Une fille facile" suit deux cousines un été à Cannes : la libérée Sophia, Zahia Dehar, qui couche avec des hommes riches et se fait offrir des cadeaux, et Naïma (Mina Farid), plus jeune, fascinée par l'univers de luxe et de désir qu'elle découvre. L'ex-escort girl avait accédé malgré elle à la notoriété à l'occasion du scandale impliquant des joueurs de l'équipe de France qui avaient eu recours à ses services alors qu'elle était mineure. "J'ai plutôt de la sympathie pour les femmes victimes de la curée publique", racontait, il y a quelques jours à l'AFP, Rebecca Zlotowski à propos de son actrice.
"Pour être féministe on n'a plus besoin de montrer des femmes spationautes ou neuro-chirurgiennes. J'ai du plaisir à montrer des femmes dans le cliché de la sur-féminité", ajoutait la réalisatrice, membre du collectif 50/50 à l'origine de la montée des marches 100% féminine l'an dernier à Cannes, dans le sillage de l'affaire Weinstein et la vague #MeToo. Agrégée de langue et littérature française, cette diplômée de la Femis voit dans son film un dialogue avec "La collectionneuse" d'Eric Rohmer. "Une fille facile, ce n'est pas péjoratif, c'est une femme qui s'épanouit dans sa sexualité à l'égal d'un homme. Il est rare de voir une femme comme Sophia célébrée comme cela", a souligné pour sa part Zahia Dehar.
"Alice et le maire", avec Fabrice Luchini en maire de Lyon
"Alice et le maire" met en scène un maire de Lyon (Fabrice Luchini) vieillissant qui fait venir auprès de lui une jeune femme (Anaïs Demoustier) qu'il charge de lui trouver des idées nouvelles pour rebondir politiquement. "Je ne me suis pas du tout inspiré de Gérard Collomb et de la vie politique lyonnaise, dont j'ignore tout", assurait le cinéaste Nicolas Pariser dans la revue "Le film français", déplorant que la Ville lui ait mis des bâtons dans les roues.
"Je ne me suis pas du tout inspiré de Gérard Collomb et de la vie politique lyonnaise, dont j'ignore tout", assurait le cinéaste Nicolas Pariser dans la revue "Le film français", déplorant que la Ville lui ait mis des bâtons dans les roues. "Nous devions tourner à la mairie, nous avions même fait des repérages techniques assez poussés mais, au dernier moment, la mairie n'a plus voulu travailler avec nous, comme si, soudain, elle avait pris peur", racontait-il, déplorant que l'opposition municipale ait "instrumentalisé l'affaire avec beaucoup d'énergie et une certaine réussite dans la presse locale".