Du 14 au 19 avril, CANNESERIES, le festival international des Séries de Cannes dont Europe 1 est partenaire, ouvre ses portes. Pour l'occasion, Claire Marine Pietriga, directrice artistique adjointe de CANNESERIES, était l'invitée d'Europe Soir. Au micro de Pierre de Vilno, elle revient sur ce festival qui offre la possibilité de voir des séries à tous et présente cette initiative un peu particulière d'une table ronde en milieu pénitentiaire.
"Une série briseuse de glace"
"C'est une initiative qu'on a lancé cette année, en partenariat avec le réseau national L'Archipel des lucioles, qui est un réseau d'éducation à l'image. Et aussi avec, évidemment, la direction interrégionale des services pénitentiaires qui nous a permis de nous rendre dans des établissements", précise Claire Marine Pietriga.
Le premier atelier a été effectué fin janvier dernier. Le but de ce projet est de se rendre dans les établissements pénitentiaires présenter une série dans son intégralité à des personnes détenues. "En trois ateliers, on démarre des conversations avec eux autour de l'univers des séries et des festivals. On arrive même à faire venir le créateur ou la créatrice qui se cache derrière la production qu'on leur a montré", se félicite la directrice artistique adjointe.
Le premier atelier, qui s'est déroulé fin janvier, a été présenté à la maison d'arrêt de Grasse. "En tant qu'intervenant, on a été vraiment surpris et assez bouleversés de l'accueil qu'on a reçu là-bas. On se rend compte que c'est effectivement un endroit où il n'y a pas non plus toujours pléthore d'activités. En tout cas, la série, c'est vraiment quelque chose qui est regardé partout et même dans les établissements pénitentiaires. Ils étaient donc absolument ravis qu'on vienne discuter avec eux", admet-elle au micro d'Europe 1.
Lors de ce premier atelier, la série Narvalo a été présentée aux détenus. Celle-ci est basée sur une bande d'amis qui se raconte leurs anecdotes. "C'est une série dans laquelle les personnes détenues ont parfois pu s'identifier et ont pu du coup échanger plus facilement avec nous. C'est une bonne série briseuse de glace", souligne Claire Marine Pietriga.
"Un panel aussi varié que dans la vie"
Contrairement aux idées reçues, les séries regardées en milieu pénitentiaire ne sont pas forcément des séries violentes, policières ou même criminelles. Pour le moment, l'initiative travaille avec deux séries qui ont été retenues, Narvalo et Rêve. Cette dernière suit une classe de quatrième dans un collège de Draguignan pendant la pandémie. Les détenus ont expliqué qu'il n'y avait pas vraiment de restriction de genre, ils sont même ouverts à découvrir des drames.
"Quand on a fait le tour des séries préférées de chacun, ça allait de Friends à Gomorra en passant par The Office ou même Sex Education. Un panel aussi varié que dans la vie", affirme la directrice artistique adjointe de CANNESERIES.
En dehors des établissements pénitentiaires, l'initiative intervient également dans les universités. "Beaucoup dans la région sud puisque c'est là que le festival s'y passe. Mais aussi à Paris où nos bureaux sont basés. On aura même des groupes à CANNESERIES qui viendront de la Sorbonne et de l'ESCP, école de commerce parisienne, et qu'on est allé rencontrer au long de l'année dans leurs murs", indique Claire Marine Pietriga.
La série documentaire Lac-Mégantic sera présentée aux étudiants et après le visionnage, ils auront la chance de rencontrer le réalisateur Philippe Falardeau. Connu pour ses fictions, notamment nommé aux Oscars, il passe à la série documentaire avec brio.