Quand Catherine Frot, à l'affiche de Marguerite, a annoncé à son père qu'elle allait incarner à l'écran une cantatrice qui chante terriblement faux, il s'est immédiatement inquiété. "On va croire que tu chantes mal !", s'est-t-il désolé. Le film de Xavier Giannoli, Marguerite, sur les écrans mercredi, raconte l'histoire vraie de Florence Foster Jenkins, une Américaine amoureuse de l'opéra mais qui chantait malheureusement effroyablement faux, dans les années 1940.
L'histoire vraie de Florence Foster Jenkins. C'est en écoutant la radio que le réalisateur a découvert l'existence de cette étonnante chanteuse d'opéra. On entendait Florence Foster Jenkins massacrer La Reine de la Nuit, air célèbre tiré de l'opéra de Mozart La Flûte enchantée. Cette passionnée, qui manquait visiblement de lucidité sur son talent, était très riche et se donnait les moyens de son ambition. Elle a ainsi pris l'habitude de chanter devant un cercle d'amis intimes. Mais personne, jamais, n'a osé lui dire à quel point elle chantait faux. Pourtant, les enregistrements qui nous restent ne laissent aucun doute sur ce point.
Catherine Frot a suivi une préparation intensive. Pas si facile de chanter de travers. Pour entrer dans la peau du personnage, Catherine Frot a dû se préparer. L'actrice a notamment pris des cours de chant et lu des ouvrages sur les chanteuses d'opéra dans les années 40. Mais elle a aussi trouvé des sources d'inspiration autour d'elle, a-t-elle confié à Europe1. "Mon père, quand on partait en vacances, chantait faux pour faire enrager ma mère", raconte Catherine Frot, qui s'est "un peu" inspiré de lui, souffle-t-elle. L'actrice est aussi en partie doublée dans le film, pour que le faux ne fasse pas trop "caricatural".