Le confinement en raison de l'épidémie de Covid-19 risque fort de faire bondir votre consommation de séries télé. Mais dans un paysage fictionnel toujours plus riche, il n’est pas toujours facile de choisir LE bon programme. Invité de Philippe Vandel, dans Culture Médias sur Europe 1, l’historien Ioanis Deroide vous propose de revisiter votre histoire d’Angleterre à travers trois séries historiques, déjà largement plébiscitées par le public de chaque côté de la Manche. Comme il l’explique dans son ouvrage L'Angleterre en séries, publié chez First Éditions, les Britanniques restent les spécialistes incontestés de la fiction en costumes.
The Crown
La série suit,avec un souci bluffant du détail, les premiers pas d’Elizabeth II, devenue reine à seulement 26 ans. Il y est longuement question de la manière dont la charge royale et ses impératifs se répercutent sur sa relation avec son époux le prince Philip, et ses enfants, notamment le prince Charles. La série questionne également la place que peut occuper une monarchie, pétrie du poids des traditions, dans un XXème siècle qui cède le pas aux régimes républicains.
Son petit plus. Pour Ioanis Deroide, la force de The Crown réside dans sa capacité à porter un regard sans concession sur un chef d’Etat toujours en fonction et à se pencher sur des événements historiques extrêmement récents. "Au théâtre déjà, avec Shakespeare, les Anglais aimaient mettre en scène leurs anciens souverains, c’est quelque chose que l’on n’osait pas faire France. Si le roi est invoqué, il n’est jamais le sujet de la fiction. Les Anglais n’ont pas ce type de scrupule."
Downton Abbey
Downtown Abbey met en scène les valets et domestiques au service d’une grande famille aristocratique anglaise, dont le quotidien se voit bouleversé par la disparition du principal héritier dans le naufrage du Titanic. La série, qui a eu le droit en 2019 à son adaptation cinématographique, accorde une importance particulière aux principaux événements historiques qui ont marqué le début du XXème siècle : la Première Guerre mondiale, le combat de suffragettes, le krach boursier de 1929, etc…
Son petit plus. Avant d’être une série en costumes, Downton Abbey est avant tout une série qui questionne la société de classes, et observe ses mutations, contraintes ou assumées, à travers une galerie de personnages terriblement attachants. "Les Anglais ont toujours fait des fictions sociales marquées par de grands contrastes de classes. C’est clairement le fil conducteur de Downton Abbey, ce qui fait avancer l’intrigue."
Peaky Blinders
La série suit un gang familial de criminels dans le Birmingham de l’entre-deux-guerres. Après un vol d’armes, la bande se retrouve traquée sur ordre de Winston Churchill par un officier de la police royale irlandaise aux méthodes peu orthodoxes.
Son petit plus. "Peaky Blinder a ma préférence", assure Ioanis Deroide, pour qui cette série tord le cou aux travers habituels des fictions historiques. "Elle est dramatique, rythmée. Elle n’a pas ce que l’on peut reprocher de temps en temps aux séries historiques, c’est-à-dire d’être lentes et poussiéreuses."